Le président français Emmanuel Macron est confronté à un certain nombre de défis difficiles à la rentrée parlementaire. Photo par ÉRIC GAILLARD / PISCINE / AFP

Le président a profité d’une “pause studieuse” sur la Côte d’Azur au Fort Brégançon, la résidence de vacances officielle des présidents français, mais cette semaine marque la rentrée (le retour au travail) et la première réunion du cabinet.

Voici quelques-uns des grands problèmes auxquels Macron et son gouvernement doivent s’attaquer dans les semaines à venir.

Alliances parlementaires

Lors des élections de juin, le parti LREM de Macron a perdu sa majorité absolue au parlement et, dans les semaines qui ont suivi, les tentatives de formation d’une coalition ont échoué.

Macron et son Premier ministre Elisabeth Borne ont annoncé qu’ils poursuivraient leur programme législatif, en construisant des alliances au cas par cas.

Avant la fin du parlement pour la session d’été, ils ont fait adopter certaines mesures, notamment pour faire face au coût de la vie. Cependant, ces mesures ont reçu un large soutien de tous les partis, contrairement à certaines des questions qui devraient être à l’ordre du jour à l’automne.

L’absence de majorité parlementaire signifie que chacune des réformes prévues par Macron fera, à tout le moins, l’objet de longs débats et de nombreux amendements et pourrait être carrément rejetée dans le Assemblée nationale.

Élections?

Les prochaines élections prévues en France ne sont pas avant 2024 (élections européennes), mais si l’impasse parlementaire évoquée ci-dessus s’avère insurmontable, le président a la possibilité de convoquer de nouvelles élections pour tenter d’obtenir une majorité de travail.

Les experts constitutionnels sont divisés sur la question de savoir si Macron est en mesure de déclencher des élections à tout moment ou s’il doit attendre un an (jusqu’en juin 2023).

Même ceux qui pensent qu’il peut déclencher des élections à tout moment disent que cela ne se produira probablement pas avant la fin de cette année.

Coût de la vie

Le problème numéro un pour la plupart des Français reste l’inflation et le coût de la vie, malgré ce programme d’aide de 65 milliards d’euros.

Macron a profité d’un événement de commémoration de la Seconde Guerre mondiale la semaine dernière pour dire que l’augmentation des coûts liés aux sanctions contre la Russie est “le prix que nous payons pour la liberté”.

Il a réaffirmé son engagement total envers le peuple ukrainien – mais alors qu’une majorité en France soutient les efforts contre l’agression russe, l’ambiance peut changer lorsque les gens sont touchés dans la poche.

Les partis d’extrême gauche La France Insoumise et les partis d’extrême droite du Rassemblement national – qui ont tous deux soutenu Poutine – ont appelé à la levée des sanctions de l’UE contre la Russie, affirmant qu’elles sont inefficaces et nuisent aux consommateurs européens.

Beaucoup en France prédisent des manifestations de rue au cours de l’automne et de l’hiver, liées à des problèmes de coût de la vie.

Ukraine

La guerre en cours en Ukraine et la réponse de l’UE à celle-ci sont liées à la crise du coût de la vie.

Macron a été fortement impliqué à la fois dans la diplomatie directe – en continuant à avoir des conversations téléphoniques avec Vladimir Poutine à la demande du président ukrainien Volodymr Zelensky – et dans les mesures prises au niveau de l’UE.

Bien qu’il y ait des propositions pour augmenter le paquet de sanctions de l’UE contre la Russie, alors que la guerre se poursuit, il est possible qu’il soit plus difficile de trouver un accord entre les 27 pays sur la voie à suivre.

Crise climatique

Après un été marqué par des canicules torrides, des tempêtes meurtrières et la pire sécheresse depuis 60 ans, la crise climatique est au cœur des préoccupations.

Lors du remaniement qui a suivi sa réélection en avril, Macron a élargi le portefeuille de l’environnement en ayant deux ministres chargés des questions environnementales, tandis que la crise climatique a également été officiellement ajoutée au portefeuille du Premier ministre.

Les trois ministres – la Première ministre Elisabeth Borne plus Christophe Béchu, ministre de la transition écologique, et Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique – doivent désormais élaborer une politique complète de “transition” de la société et de l’économie françaises pour faire face à la crise climatique , tout en veillant à ce que la charge des coûts ne pèse pas de manière disproportionnée sur les personnes aux revenus les plus faibles.

Macron aurait demandé à Borne d’avoir une stratégie prête à être publiée au début de l’automne, établissant des plans à court et à long terme.

Avant le retour du gouvernement, le ministre des Transports Clément Beaune a déclaré qu’il aimerait, tandis que les conseillers de Macron ont déclaré à la presse française que le nouvel agenda politique “sera très vert”.

Réforme des retraites

Le premier mandat de Macron en tant que président a vu la plus longue période de grèves soutenue depuis 1968 au sujet de ses propositions de réforme du système de retraite. Il a finalement réussi à faire adopter ses réformes au début de 2022, mais elles n’ont finalement jamais été mises en œuvre à cause de la pandémie.

La réforme initiale a rationalisé et simplifié le système de retraite français et a supprimé de nombreux “régimes spéciaux” qui permettaient aux gens de prendre une retraite anticipée, mais a laissé l’âge normal de la retraite à 62 ans.

Dans un geste courageux, Macron a inclus dans sa campagne de réélection d’avril une promesse d’augmenter l’âge normal de la retraite de 62 à 65 ans. Il a été réélu, mais il est juste de dire que sa proposition de retraite n’a pas été accueillie avec joie.

Même en 2020 – lorsque le parti de Macron avait une majorité substantielle au parlement – ​​il a dû recourir à une mesure technique pour faire passer la première tranche de la réforme des retraites. Cette fois, cela risque d’être plus difficile.

Le sujet des réformes du système de chômage est également prévu pour un retour à l’agenda politique – certains changements ont été apportés au cours du premier mandat de Macron qui ont provoqué des grèves dans les industries, y compris l’industrie du ski.

Projet de loi sur l’immigration

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, envisage de déposer devant le Parlement un nouveau projet de loi sur l’immigration qui risque également d’être controversé.

Il comprend une proposition à faire qui veut un long terme carte de séjour carte de séjour, ainsi qu’un ensemble d’autres mesures d’immigration qui ont toutes pour effet global de rendre les règles d’immigration plus strictes.

Bien que son projet de loi soit susceptible d’être populaire auprès du centre-droit et de l’extrême droite, il a déjà soulevé des sourcils parmi les groupes de centre-gauche et de gauche au parlement, bien qu’à ce stade, très peu de détails sur les propositions aient été révélés.

Les expressions les plus utilisées dans la presse française pour décrire la nouvelle session parlementaire sont une rentrée agitée et une rentrée chargée. Nous pensons que cela se traduit approximativement par “attendre des feux d’artifice”.