Trois personnes emprisonnées en France pour leurs liens avec l'assassinat d'un prêtre par des djihadistes en 2016

Le père Jacques Hamel a été tué dans une attaque djihadiste en 2016. (Photo : Marco Zeppetella / AFP)

Le père Jacques Hamel a été égorgé au pied de l’autel, le 26 juillet 2016, dans sa petite église de Saint-Etienne-du-Rouvray, une banlieue populaire de Rouen, en Normandie.

Les deux assaillants de 19 ans, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, qui ont également grièvement blessé un fidèle après avoir fait irruption pendant la messe et pris des otages, ont été abattus par la police alors qu’ils tentaient de quitter l’église.

Ils avaient revendiqué dans une vidéo être des membres de l’État islamique, qui les a ensuite qualifiés de “soldats” en représailles à la lutte de la France contre les djihadistes en Syrie et en Irak.

Les auteurs étant morts, les trois suspects jugés – Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia – ont été mis en examen pour “association à un acte terroriste”.

Le tribunal de Paris a condamné Sebaihia à huit ans de prison, Khelil à 10 ans et Jean Louis à 13 ans.

Jean Louis, 25 ans, a été reconnu comme ayant dirigé une chaîne Telegram dans la région qui a joué un rôle central dans la diffusion des idées djihadistes parmi les jeunes.

Khelil, 36 ans, a été informé qu’il avait constamment renforcé la détermination de Petitjean, son cousin, à commettre un acte de terreur.

Sebaihia, 27 ans, avait quant à lui rendu visite à Kermiche deux jours avant la tuerie et a été reconnu comme étant au courant des intentions djihadistes des tueurs.

Un quatrième accusé, Rachid Kassim, présumé mort en Irak, a été condamné par contumace à la prison à vie pour “complicité” dans la tuerie – les accusés sont jugés en France même s’ils sont présumés morts, mais non confirmés.

Ils avaient tous été en contact avec les assaillants, Jean Louis ayant également voyagé avec Petitjean en Turquie quelques semaines avant l’attaque pour tenter de rejoindre la Syrie.

Le tribunal a jugé que même si les accusés ne connaissaient pas les détails du complot, ils étaient “parfaitement conscients qu’Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean appartenaient à une association de malfaiteurs et préparaient une action violente”.

Le procès a cependant été marqué par des scènes de réconciliation entre les accusés et les proches de la victime, ce qui est presque inédit dans les processus judiciaires concernant la vague de meurtres djihadistes en France depuis 2015.

Khelil avait plus tôt mercredi demandé pardon à la famille, un geste qui, selon la sœur du prêtre, Roseline Hamel, “avait fait beaucoup de bien”.

Avant le verdict, Roseline Hamel avait également tendu la main aux quatre sœurs de Jean Louis pour les réconforter et donné une photo de son frère à chacun des trois accusés.

Le meurtre de Roseline Hamel est survenu alors que le pays était en état d’alerte maximale à la suite d’une série d’attentats djihadistes, commencés par un massacre au journal satirique Charlie Hebdo en janvier 2015, qui ont fait plus de 250 morts.