La Légion a signalé 25 désertions de soldats d’origine ukrainienne, dont une douzaine auraient l’intention de participer à la lutte contre l’armée russe.
La Légion a “coupé les ponts”, a déclaré à l’AFP le commandant Alain Lardet. “Ils se battent pour une cause qu’il ne m’appartient pas de juger”.
Neuf personnes du groupe interpellé étaient en congé mais non autorisées à se rendre à l’étranger lorsqu’elles ont été interpellées mardi à Paris. Les autres étaient absents sans permission ou considérés comme disparus, a ajouté Lardet.
Ils ont été arrêtés dans un autocar à destination de l’Ukraine voisine de la Pologne, qui lutte depuis une semaine contre une invasion russe.
La Légion étrangère, un corps d’élite comprenant environ 9.500 soldats, est la seule unité de l’armée française dans laquelle les ressortissants étrangers peuvent s’engager.
Ils peuvent obtenir la nationalité française après plusieurs années de service, ou plus tôt s’ils se sont distingués au combat.
Il n’était pas immédiatement clair si les 14 avaient l’intention de rejoindre les combats en Ukraine, ou simplement d’aider leurs familles qui avaient fui l’Ukraine, a déclaré le commandement militaire. Aucune arme ou autre équipement non autorisé n’a été trouvé sur eux.
Mais certains des passagers civils du bus portaient des équipements qui ont conduit les autorités à penser qu’ils avaient l’intention de rejoindre les combats.
La Légion étrangère compte 710 soldats d’origine ukrainienne, dont 210 ont été naturalisés, et 450 soldats d’origine russe.
Bien qu’il n’y ait eu “aucune tension entre les communautés” depuis que la Russie a envahi son voisin, les Ukrainiens de la Légion étrangère ont été “très inquiets pour leurs familles”, a déclaré Lardet.
Ils peuvent demander un congé exceptionnel de deux semaines pour se rendre dans l’un des pays voisins de l’Ukraine afin d’aider leurs familles qui fuient la guerre, mais ne sont pas autorisés à entrer en Ukraine même, a-t-il précisé.
Mardi, 25 permis de ce type ont été accordés, et plusieurs autres sont attendus mercredi, mais aucun des Ukrainiens arrêtés mardi n’était en possession d’un tel document.
Les neuf personnes qui n’ont eu qu’un congé régulier pour la France ne seront probablement pas punies parce qu’elles n’ont pas été correctement informées qu’il existait désormais un moyen légal de rejoindre leurs familles, a déclaré le commandant.
Mais les cinq autres seront placés en détention militaire pour un nombre indéterminé de jours, car ils ont commis “une violation grave du code d’honneur des membres de la Légion”, a-t-il déclaré.