Les députés français approuvent la loi sur l'allongement du délai de l'avortement

Des militants pro-choix lors d’une manifestation à Paris en 2020. (Photo : Geoffroy van der Hasselt / AFP)

La loi portant sur l’extension du délai d’avortement de 12 à 14 semaines a été approuvée par 135 législateurs lors d’un vote final à l’Assemblée nationale mercredi, 47 députés ayant voté contre l’extension, et neuf s’étant abstenus.

Il s’agit de l’un des derniers projets de loi à être adoptés par ce Parlement avant sa fermeture en vue de l’élection présidentielle d’avril.

Selon les militants, quelque 3 000 femmes françaises sont obligées de se rendre à l’étranger chaque année – souvent aux Pays-Bas, en Espagne ou en Angleterre – pour se faire avorter parce qu’elles ont dépassé le délai légal.

La France s’aligne désormais sur l’Espagne et l’Autriche, où l’avortement est légal jusqu’à 14 semaines de grossesse. Au Royaume-Uni, la limite est de 24 semaines.

Mais une clause permettant aux médecins de refuser de pratiquer des avortements pour des “raisons morales” a survécu au vote, malgré les efforts de certains députés pour la faire supprimer.

La députée Albane Gaillot, ancienne membre de LREM, qui a proposé le projet de loi, l’a décrit comme un “pas en avant” pour les femmes.

Et le ministre de la Santé Olivier Véran a salué la nouvelle comme un pas vers plus de “pragmatisme et d’égalité”.

“Aujourd’hui est un jour important pour la santé sexuelle et reproductive et un jour important pour la santé des femmes”, a-t-il déclaré, décrivant la loi comme cruciale, “pour mettre fin à la détresse des milliers de femmes qui doivent aller à l’étranger”.

Pendant ce temps, la candidate à la présidence Valérie Pécresse a déclaré que le nouveau délai de 14 semaines est “une fuite en avant qui détourne du vrai problème : l’accès aux centres d’avortement, le manque de gynécologues et de sages-femmes”.

Une motion de rejet du projet de loi déposée par des militants pro-vie et des députés d’extrême-droite avait été rejetée mercredi.