Le gouvernement français travaille avec une application et un supermarché pour créer des

“Stop au harcèlement de rue” est un message apparemment simple, mais qui ne passe pas (Photo de Clément Mahoudeau / AFP)

Le ministère de l’Intérieur français a annoncé une collaboration avec l’application de sécurité de rue Umay et la chaîne de magasins Monoprix afin de mettre en évidence et de localiser les “lieux sûrs” pour les femmes dans les villes du pays.

Selon une enquête Ipsos, 81% des femmes en France ont été victimes de harcèlement sexuel dans un espace public.

L’application Umay pour smartphone comporte un bouton d’alerte en cas de harcèlement, et des lieux sûrs sont identifiés sur une carte des rues de la zone locale. Tous les commissariats de police et les brigades de gendarmerie seront répertoriés comme des lieux sûrs sur la carte, de même que tous les magasins Monoprix et Monop’.

La police et d’autres organismes seront en mesure de recouper les signalements effectués via l’application avec leurs propres données, en les utilisant pour aider à protéger plus efficacement les femmes dans la rue, après que des chiffres aient montré que seulement deux pour cent des femmes ont porté plainte pour harcèlement sexuel dans la rue.

Le ministère aidera le groupe Monoprix, afin que toute victime de harcèlement de rue qui se réfugie dans l’un de ses magasins soit prise en charge de manière adéquate et appropriée.

“Cette mobilisation pour la sécurité des femmes est une révolution”, a déclaré la ministre de la citoyenneté Marlène Schiappa. “Nous voulons que chaque femme puisse se réfugier dans un lieu sûr où qu’elle se trouve en France”.

Et elle a appelé d’autres entreprises privées à suivre l’exemple du groupe Monoprix, en disant : “Nous allons proposer des outils au groupe Monoprix, qui s’est engagé à nos côtés, et nous encourageons d’autres acteurs du secteur privé à se joindre à cette initiative.”

Jean Paul Mochet, président du groupe Monoprix, a déclaré : “Le groupe Monoprix est particulièrement fier de travailler main dans la main avec l’application Umay et le ministère de l’Intérieur en mettant son réseau de magasins au service de la sécurisation des rues dans les 250 villes où nous sommes implantés.”

Le président Emmanuel Macron a déclaré le mois dernier qu’il souhaitait que les amendes fixes pour le harcèlement sexuel dans la rue passent à 300 €. Le harcèlement de rue est puni depuis l’été 2018 d’une amende de 90 €, et jusqu’à 1 500 € si la victime a moins de 15 ans.

Depuis le loi Schiappa sur les violences sexistes et sexuelles est entrée en vigueur, environ 3.500 amendes pour insultes sexistes ont été infligées au total, selon les derniers chiffres.