“Ils sont aussi pourris qu’une banane pourrie. Ils ont tué mon papa.”

Les mots d’un garçon de cinq ans dont le père est mort dans les attaques terroristes de Paris en 2015.

Compte tenu de son âge, Étienne n’était pas présent à la cour d’assises spéciale de Paris, où quatorze personnes sont jugées pour les attentats les plus meurtriers en France depuis la Seconde Guerre mondiale.

Mais les mots émouvants du garçon ont été lus à l’audience par l’avocate de sa famille, Manon Cournac, jeudi.

Le père d’Etienne, Antoine, est l’une des 90 personnes qui ont été tuées dans la salle de concert du Bataclan lors des attaques terroristes du 13 novembre 2015.

Antoine et Aurore, la mère du garçon, étaient tous deux présents à un concert des Eagles of Death Metal lorsque la salle a été prise d’assaut par les terroristes du groupe dit État islamique (EI). Aurore, qui était enceinte de deux mois, a survécu après avoir été prise en otage par les assaillants.

Étienne est né sept mois plus tard, en mai 2016, et a grandi sans jamais connaître son père.

“A l’attention des prévenus : ils sont aussi pourris qu’une banane pourrie”, a-t-il écrit, selon Cournac.

“Ils ont tué mon papa et ce n’est vraiment pas bon. Il ne faut plus les nourrir pour qu’ils meurent. Je veux qu’ils meurent parce qu’ils sont vraiment horribles. Je suis en colère parce qu’ils sont mauvais.”

Les témoignages des survivants et des proches des 130 victimes des attentats ont rappelé cruellement combien de familles ont été brisées en novembre 2015.

“La perte d’Antoine est si puissante qu’elle prend presque le dessus”, a déclaré Aurore à la cour.

“Votre haine n’entachera jamais notre amour et l’intelligence du cœur. Vous n’êtes rien et nous sommes tout le reste. Nous continuerons à nous battre, jour après jour.”

Les membres des Eagles of Death Metal ont également livré un témoignage émouvant sur l’assaut du Bataclan mardi.

Salah Abdeslam est le seul membre survivant de la cellule terroriste IS qui a perpétré les attentats de Paris. Tous les autres suspects ont été tués pendant les attaques par la police française ou ont fait exploser des engins suicides.

Le procès sans précédent en France devrait se terminer en juin.