Près du sommet : Que se passe-t-il avec les cas de Covid en France ?

Un agent de santé effectue un test de dépistage de l’antigène Covid-19 dans une école en France. Les cas sont en augmentation. (Photo de Philippe LOPEZ / AFP)

Le nombre de cas de Covid est en augmentation en France. Le nombre moyen de cas actifs de Covid sur 7 jours était de 128 212 le 27 mars, soit une augmentation de 42,3 % par rapport à la semaine précédente. Santé Public France a recensé plus de 169 000 personnes atteintes de Covid au 31 mars.

Le nombre actuel de cas est loin du pic de la vague la plus récente, lorsque le nombre moyen de cas sur 7 jours a atteint plus de 365 000 fin janvier. Mais la prévalence des cas de Covid enregistrés est encore plus élevée que pendant la majeure partie de la pandémie.

Une sous-variante Omicron appelée BA.2 était responsable de 84% des cas actuels, au 31 mars.

L’augmentation actuelle du nombre de cas détectés peut s’expliquer, au moins en partie, par l’augmentation des tests de dépistage, en particulier chez les moins de 16 ans. Même dans ce cas, les experts pensent que le nombre réel de cas est encore plus élevé que ce que les chiffres officiels suggèrent.

Le nombre de cas de Covid est en augmentation en France.

Le nombre de cas de Covid est en augmentation en France. (Source : CovidTracker)

L’augmentation du nombre de cas s’accompagne d’une hausse des nouvelles admissions dans les services de soins intensifs. 112 personnes ont été admises dans ces établissements le 30 mars, soit une augmentation de 15,5 % par rapport à la semaine précédente.

Mais depuis le pic de la vague précédente en janvier, les patients sont sortis des soins intensifs plus rapidement qu’ils n’y ont été admis, ce qui explique que le nombre total de patients Covid dans ces unités a tendance à baisser.

Le nombre de patients Covid en soins intensifs est en baisse depuis janvier.

Le nombre de patients Covid en soins intensifs a diminué depuis janvier. (Source : CovidTracker)

Les décès de Covid à l’hôpital sont en forte baisse depuis le 7 février. Sur les 115 061 décès hospitaliers en France au 30 mars, seuls 104 (0,9 %) étaient dus au Covid.

Le faible taux de mortalité chez les patients atteints de Covid peut s’expliquer au moins en partie par un taux de vaccination élevé en France, où 79,1 % de la population totale est considérée comme entièrement vaccinée et 53,4 % a reçu une dose de rappel.

Alors, à quel point devons-nous être inquiets pour l’avenir ?

À la mi-mars, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a laissé entendre que le nombre de cas commencerait à diminuer à nouveau à ce moment-là.

“Ce que nous disent les modèles de l’Institut Pasteur, c’est que ça va augmenter jusqu’à la fin du mois de mars, pour atteindre 120 000 – 150 000 infections par jour, et ensuite on s’attend à une baisse”, a-t-il déclaré à FranceInfo.

Le professeur Antoine Flahault, de l’Institut de santé publique de Genève, estime que la France atteindra plus probablement son pic la semaine prochaine avec environ 200 000 cas par jour, en se basant sur l’expérience d’autres pays comme les Pays-Bas, la Suisse et l’Allemagne.

“La sous-variante BA.2 [the one now dominant in France] semble être moins dangereux grâce à la vaccination. En Chine, où beaucoup de personnes âgées ne sont pas complètement vaccinées, il a frappé très fort”, a-t-il déclaré.

L’épidémiologiste estime que la décision du gouvernement français de lever le port obligatoire du masque dans la plupart des espaces intérieurs le 14 mars était prématurée.

“Quand ils se sont débarrassés des règles alors que les cas étaient encore plus nombreux qu’au moment de l’instauration du masque, cela brouille le message de santé publique et fait courir un risque aux personnes vulnérables. Je crains que cela ne retarde l’arrivée de la France à son apogée. Minimiser l’exposition est un bon pari”, a-t-il déclaré.

Le gouvernement recommande toujours le port d’un masque si vous faites partie d’un groupe à haut risque, si vous rendez visite à une personne appartenant à un groupe à haut risque ou si vous vous trouvez dans une situation où la distance sociale n’est pas possible. Le port du masque reste obligatoire dans les transports publics et dans les lieux d’échange tels que les aéroports et les gares.

En début de semaine, le gouvernement français a annoncé que la distanciation sociale et le port de masque ne seraient pas obligatoires dans les bureaux de vote pour les jours de scrutin de l’élection présidentielle, les 10 et 24 avril.