Une législation historique visant à lutter contre la cruauté envers les animaux a été approuvée par les législateurs français – voici ce que dit la nouvelle loi sur des sujets tels que l’abandon d’animaux de compagnie, la bestialité, les animaux de cirque et la corrida.

Outre les mesures visant les cirques, la nouvelle loi portera la peine maximale pour maltraitance animale à cinq ans de prison et 75 000 € d’amende, et renforcera les restrictions sur la vente d’animaux de compagnie.

Loïc Dombreval, co-sponsor LREM de la loi, a reconnu que d’autres questions controversées n’avaient pas été incluses dans le champ d’application de la législation, qui a obtenu le soutien de tous les partis dans les deux chambres du Parlement.

“Il viendra inévitablement un jour où (…) nous débattrons de sujets sensibles comme la chasse, comme la corrida, ou certaines pratiques d’élevage”, a déclaré le législateur, qui est également vétérinaire.

Barbara Pompili, ministre française de l’Écologie, a déclaré à propos de la législation de grande envergure : « Agir en faveur du bien-être animal est la marque d’une société consciente et de sa responsabilité envers un monde naturel fragile. C’est le signe d’une civilisation mature.

Voici ce que vous devez savoir :

Abandon d’animaux

La loi garantit que les primo-accédants de chats ou de chiens devront signer un « certificat d’engagement et de compréhension » avant de procéder à leur achat. Une fois le document signé remis aux autorités, les futurs propriétaires ont sept jours pour changer d’avis – l’idée est d’empêcher les gens d’acheter « impulsivement » des animaux de compagnie pour les abandonner plus tard.

La nouvelle loi renforce également les sanctions déjà existantes pour l’abandon d’un animal de compagnie qui sont actuellement d’une peine maximale de deux ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende.

Vente d’animaux de compagnie

Les animaleries ne pourront plus vendre de chiens et de chats à partir de 2024 – et ne pourront pas les exposer en vitrine. Seuls les chiens et chats abandonnés seront disponibles à la vente dans les animaleries, en collaboration avec les refuges.

Les ventes d’animaux de compagnie en ligne seront interdites, à l’exception des sites Web des éleveurs agréés et des animaleries.

Les ventes d’animaux de compagnie aux mineurs seront interdites, sauf accord des parents.

Maltraitance des animaux

La loi française sanctionne déjà les abus graves contre les animaux domestiques – la nouvelle législation renforce ces sanctions, notamment pour les abus commis par des enfants.

La peine maximale est désormais de cinq ans de prison et 75 000 € d’amende.

La nouvelle loi criminalise également le fait de tuer délibérément des animaux de compagnie ou des animaux apprivoisés. Cependant, les juges peuvent décider de punir les abuseurs d’animaux avec des cours obligatoires sur la cruauté envers les animaux, plutôt que des peines de prison à leur discrétion.

En dehors du système de justice pénale, des cours sur la façon de bien traiter les animaux de compagnie seront dispensés dans les écoles.

Bestialité

La bestialité est déjà illégale en France, mais la nouvelle loi sanctionne plus sévèrement le tournage et la diffusion d’actes sexuels commis sur des animaux. Suggérer une activité sexuelle avec un animal sur des sites et applications de rencontres sera passible d’une peine d’un an de prison.

Cirques, aquariums et animaux sauvages

La nouvelle loi interdira l’exposition d’animaux sauvages dans les cirques ambulants d’ici 2028 et empêchera l’élevage d’animaux sauvages pour l’exposition de cirque d’ici 2023. Pour l’instant, il n’y a pas de directives quant à ce qu’il faut faire avec ces animaux à partir de 2028 – il est possible que les propriétaires de cirque puissent conserver leurs bêtes, mais pas les montrer au public.

Une commission a été mise en place pour conseiller sur la meilleure façon de traiter les animaux qui sont déjà détenus en captivité. Les cirques fixes (qui ne se déplacent pas dans le pays) sont actuellement soumis aux mêmes normes de protection des animaux que les zoos.

Les aquariums sont également visés. Les spectacles de dauphins et d’orques seront interdits à partir de 2026, tout comme la reproduction en captivité de ces animaux – sauf dans les cas où de tels programmes de reproduction sont utilisés à des fins de recherche scientifique ou dans des sanctuaires.

Les spectacles d’animaux seront également interdits dans les discothèques et les soirées privées. À partir de 2023, les animaux sauvages ne seront plus autorisés à être diffusés dans les émissions de variétés et les jeux télévisés. L’apprivoisement des ours et des loups sera également interdit.

On dénombre actuellement en France 850 animaux de cirque, 21 dauphins, quatre orques et cinq dresseurs d’ours.

L’élevage de visons d’Amérique et d’autres espèces sauvages pour la fourrure sera totalement interdit.

Chasse et tauromachie

La loi n’inclut aucune protection supplémentaire pour le bétail ou d’autres animaux utilisés dans l’agriculture. Il n’y a pas de propositions de changements dans les lois autour de la chasse et la tauromachie peut également continuer.

Souvent considérée comme une activité espagnole, la tauromachie a également une longue histoire dans le sud-ouest de la France, bien que cette activité devenant de plus en plus controversée, de nombreuses autorités locales aient mis en place des interdictions.