Les hommes politiques français intensifient leurs efforts pour lutter contre les jets privés.

(Photo : Brais Lorenzo / AFP)

Sur fond d’inquiétude pour le climat et après la controverse suscitée par le vol privé du Paris Saint-Germain pour un match à Nantes, à deux heures et demie de train, les sénateurs écologistes français ont proposé une proposition de loi visant à interdire les vols en jet privé si le trajet peut être effectué en train en moins de deux heures et demie.

Les vols intérieurs commerciaux sont déjà interdits en France s’il existe un trajet ferroviaire de moins de deux heures et demie, et les sénateurs EELV affirment que leur proposition de loi “est le prolongement logique des dispositions de la loi Climat qui interdisent ces mêmes liaisons aux compagnies aériennes”.

“Il n’y a aucune raison que ce qui est interdit pour tous reste autorisé pour nos compatriotes les plus aisés”, ajoutent les législateurs.

C’est le deuxième projet de loi en quelques jours qui vise à aborder la question des jets privés.

Lundi, les députés du parti d’extrême gauche La France Insoumise, siégeant à l’Assemblée nationale, avaient déposé une proposition de loi visant à interdire l’utilisation de tous les jets privés en France, la qualifiant de “mesure écologique urgente”.

Le texte de cette proposition de loi prévoit d’interdire “la circulation des avions privés affrétés à la demande d’un particulier ou d’une entreprise à l’exception des vols commerciaux classiques” à partir du 1er janvier 2023.

Le projet de loi LFI excluait les vols pour des raisons médicales urgentes ou de sécurité nationale.

Aucune des deux propositions de loi n’est susceptible d’entrer en vigueur, mais elles rejoignent une conversation nationale croissante autour de l’utilisation des jets privés en France – qui a le plus grand nombre de vols en jet privé en Europe.

Le ministre des transports, Clément Beaune, a fait les gros titres lorsqu’il a appelé à la “réglementation des vols en jet privé”, ajoutant que “les comportements doivent changer”.

Cependant, il a précisé par la suite qu’il ne préconisait pas une interdiction totale et a déclaré qu’il souhaitait aborder la question au niveau européen, ce qui signifie qu’une législation immédiate est peu probable.

Il a évoqué la possibilité de “mesures fiscales” pour l’aviation qui, selon lui, bénéficie “d’un régime fiscal plus favorable que certains modes de transport”.

Le ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a déclaré que tous les secteurs doivent participer aux efforts de réduction de la production de carbone, mais qu’il n’était pas “sérieux” de suggérer que l’interdiction des jets résoudrait “l’ensemble du problème”.