Des feux de forêt ont détruit au moins 650 hectares de terres dans le département du Gard, dans le sud de la France.

Météo-France a placé vendredi la région “en alerte maximale pour feux de forêt” en raison de la chaleur, des rafales de vent et d’une végétation fragilisée par une sécheresse extrême et précoce.

Quelque 745 pompiers de toute la France ont été mobilisés pour ce que les secours locaux appellent un “méga-incendie” dans le nord de la région, près de l’Ardèche.

“Nous travaillons sur le feu sur ses bords, mais cela va être très long à éteindre car le feu fait des kilomètres de large. On pourra parler de feu maîtrisé quand il n’y aura plus de risque de reprise. Mais avec les conditions météorologiques très défavorables auxquelles nous sommes confrontés, ce ne sera peut-être pas avant dimanche”, a déclaré le lieutenant-colonel Eric Agrinier, chargé de communication des pompiers du Gard.

Sur le terrain, de nombreux arbres ont été brûlés. “De loin, on voit les Cévennes brunes… ça fait mal”, témoigne Anaïs Donval, une habitante de Bessèges, évacuée pour la nuit.

“Après, il y a plus de peur que de mal, il y a eu très peu de dégâts et pas de blessés, c’est le principal”, a-t-elle ajouté, rassurée de savoir que sa maison a été épargnée.

Alors que le brasier a ravagé des centaines d’hectares en quelques heures, seuls un garage et un autre petit bâtiment ont été brûlés.

Selon le maire de Gagnières, Olivier Martin, le village a été “sauvé” grâce aux pompiers qui ont rapidement allumé un contre-feu.

Cet incendie reste cependant modeste comparé aux 5 000 hectares brûlés en septembre 1985 à quelques kilomètres de là, dans la région de Portes, une catastrophe à jamais gravée dans la mémoire des habitants les plus âgés.

Les pompiers à bout de souffle

Les pompiers du Gard ont été mis à rude épreuve pour faire face à huit autres incendies dans la région vendredi. Les habitants ont été priés de ne pas s’approcher des zones forestières de plus d’un hectare jusqu’à lundi.

Cent autres pompiers, appuyés par un hélicoptère bombardier d’eau et quatre avions Canadair, sont intervenus à Sainte-Anastasie, près de Nîmes, où au moins un hectare était en feu.

Les sites touristiques de la Baume et du pont Saint-Nicolas, en amont du Pont du Gard, ont été évacués.

Près d’Arles, Un autre incendie s’est déclaré à Beaucaire près d’Arles mais il n’a “pas inquiété” les pompiers.

Globalement, c’est tout le sud-est de la France qui est confronté à “un danger très élevé d’incendies”, a indiqué le directeur général de la sécurité civile, recommandant à la population la plus grande prudence jusqu’à dimanche, rappelant que neuf incendies sur dix sont d’origine humaine, dus à l’activité économique ou à des imprudences (mégots, barbecues, feux de camp).

Les feux de végétation se multiplient sur le territoire, par exemple dans les Bouches-du-Rhône ; les pompiers ont recensé 51 feux vendredi. Toutefois, moins de 150 hectares ont été détruits grâce à une “stratégie d’attaque des feux naissants” bien établie dans la région.

Par mesure de sécurité, la région des Bouches-du-Rhône a annoncé vendredi que six des 25 forêts de la région seraient fermées au public jusqu’à dimanche. La ville de Nîmes a également annoncé qu’elle annulait son feu d’artifice du 14 juillet.

Selon les experts des Nations unies, si la sécheresse estivale se poursuit dans le sud, alimentée par le réchauffement climatique, l’intensité et la fréquence des feux de forêt augmenteront. Le gouvernement français affirme qu’il y a un déficit en eau de 50 à 80% dans certaines régions méditerranéennes de la France.

A la fin du mois de juin, quelque 1 800 hectares ont été détruits par des feux de forêt au camp militaire de Canjuers, dans le département du Var, et 1 250 hectares dans les Pyrénées-Orientales.