Les syndicats mettent en garde contre une

(Photo : Martin Bureau / AFP)

Le syndicat SAMU-Urgences de France (SUdF) a déclaré qu’une enquête avait révélé que les services médicaux d’urgence risquaient une “situation explosive” à l’hôpital, après un mois “en surrégime” en raison d’un manque de couverture en personnel et d’une pénurie de lits.

“Notre système de santé traverse une crise sans précédent”, a déclaré le syndicat après la publication de son enquête sur les systèmes de soins médicaux d’urgence, basée sur les retours d’expérience de 331 établissements de santé dans 92 départements.

L’été pose des problèmes particuliers au système médical, car le personnel prend des vacances et de nombreux patients ne peuvent pas consulter leur médecin habituel – soit parce que celui-ci est en vacances, soit parce que le patient se rend dans une autre région de France – et ont donc recours aux services d’urgence ou aux services de garde.

“Dans ce contexte, l’accès aux soins urgents et aux soins non programmés est menacé et les structures d’urgence sont mises à contribution”, indique le rapport.

Sur les 331 établissements interrogés, 90 % d’entre eux déclarent avoir des difficultés en matière de personnel médical et 89 % en matière de personnel non médical. Soixante-treize pour cent ont eu recours à des solutions provisoires pendant l’été pour renforcer les services d’urgence. En outre, presque tous les établissements (95 %) ont fait état d’un manque important de lits disponibles pour leurs patients.

Au total, 72 hôpitaux (22 % des personnes interrogées) ont déclaré avoir dû réduire ou fermer leurs unités de soins aigus (UHCD), tandis que 42 hôpitaux ont indiqué que la pénurie les avait contraints à fermer les services d’urgence pendant la nuit.

Le rapport indique que les 41 recommandations du gouvernement dans le cadre de la “mission flash” destinée à résoudre les problèmes de l’été dans le domaine des soins de santé, qui est entrée en vigueur cet été, étaient “insuffisantes”.

Selon le rapport, les recommandations, qui font suite à un rapport de François Braun avant qu’il ne soit nommé ministre de la Santé, “n’assurent pas la fluidité et la sécurité du fonctionnement” en cas d’urgence.

Parmi les recommandations, figure celle de “réguler les admissions”, soit par un “triage paramédical à l’entrée” des urgences, soit par une “régulation médicale préalable systématique” par le standard téléphonique du SAMU.

“Des messages pédagogiques seront diffusés pour inciter les Français à appeler le 15 avant tout déplacement aux urgences, afin d’être mieux orientés vers une offre de soins adaptée à leurs besoins”, a indiqué la ministre de la Santé lors de la présentation des recommandations de la mission en juillet.

Pour lutter contre la “pénibilité supplémentaire” de la période estivale, le SUdF a demandé la “revalorisation des personnels paramédicaux”, notamment pour les ambulanciers et les standardistes médicaux, le doublement des indemnités des gardes de nuit et de week-end, et une meilleure gestion des lits.

“Sans mesures contraignantes, il faut s’attendre à une évolution rapide vers une situation explosive”, a prévenu le SUdF.

Ses prévisions prévoient “une nouvelle dégradation de la situation en août, avec une augmentation des fermetures de lits en institution et une diminution de l’offre de soins liée aux vacances”.