Que peut-on attendre du

Une personne allume une cuisinière à gaz (photo DAMIEN MEYER / AFP).

Le président français Emmanuel Macron a créé un “Conseil de défense de l’énergie” pour discuter de l’approvisionnement énergétique de la France dans les mois à venir, après que les avertissements concernant de possibles pénuries hivernales se soient multipliés ces derniers jours.

Le groupe se réunira pour la première fois le vendredi 2 septembre au palais de l’Élysée.

Le cabinet du Président a déclaré que l’objectif est de “se préparer à toutes les éventualités de cet automne et de cet hiver.”

L’instance fonctionnera comme un outil d’aide à la décision capable de répondre rapidement à la crise.

Avant Covid-19, ces conseils étaient limités aux conseils de défense et de sécurité nationale, avec des réunions tenues en format restreint autour du chef de l’État et généralement consacrées à des sujets militaires.

Cependant, pendant la pandémie, Macron a créé un “Conseil de défense de la santé publique” chargé des “décisions de santé publique de crise” pendant la pandémie.

Le groupe se réunissait chaque semaine et était composé de ministres clés, s’appuyant sur les recommandations d’experts, notamment du Conseil scientifique.

De même, le Conseil de défense de l’énergie permettra au gouvernement de Macron de prendre des décisions clés liées à d’éventuelles pénuries d’énergie en France.

Franceinfo rapporte que le Conseil devrait faire le point et – si nécessaire – prendre des décisions concernant la capacité de production d’électricité, notamment en ce qui concerne la situation du géant français de l’électricité, EDF.

Le chef du service politique de BFMTV, Philippe Corbé, a prédit que l’instance “devra se concentrer sur les entreprises qui, dans un délai d’un mois, devront définir un plan d’économie d’énergie. Si dans un mois ces plans de sobriété ne sont pas à la hauteur de la situation, alors le gouvernement organisera des réductions de consommation d’énergie.”

Lors d’un discours devant les chefs d’entreprise lundi, la première ministre Elisabeth Borne a déclaré que chaque secteur d’activité serait tenu d’avoir un plan d’ici le 1er octobre, détaillant comment il réduira sa consommation d’énergie.

L’inquiétude concernant l’approvisionnement en énergie pour l’hiver a augmenté ces derniers jours. Mardi, le fournisseur de gaz français Engie a annoncé que le géant énergétique russe Gazprom réduisait ses livraisons de gaz naturel “en raison d’un désaccord entre les deux parties sur l’exécution des contrats”.

Le groupe a ajouté que les livraisons de gaz en provenance de Russie avaient déjà été réduites de manière drastique au cours des derniers mois – représentant seulement quatre pour cent de ses approvisionnements énergétiques totaux à la fin du mois de juillet.

“Engie avait déjà sécurisé les volumes nécessaires pour garantir l’approvisionnement de ses clients et de ses propres besoins”, a précisé le groupe.

La France a rapidement rempli ses installations de stockage de gaz, qui sont désormais remplies à 90 %, et a négocié des approvisionnements supplémentaires auprès de la Norvège.

Le pays s’appuie sur le nucléaire pour la plupart de ses besoins en électricité, mais le gaz représente environ 20 % de sa consommation totale d’énergie, principalement pour le chauffage résidentiel et la cuisson ainsi qu’à des fins industrielles, selon les chiffres officiels.