Pas de répit pour les automobilistes en France alors que la grève de l'essence se durcit.

Un panneau indique “Pas de carburant dans toute la station” dans une station-service TotalEnergies à Marseille, dans le sud de la France, le 06 octobre 2022. (Photo de Nicolas TUCAT / AFP)

Selon les estimations officielles, environ 30 % des stations-service étaient en rupture de stock de tous les types de carburant ou au moins de certains d’entre eux, provoquant de longues files d’attente pour des automobilistes de plus en plus désespérés.

La direction de TotalEnergies, l’une des plus grandes multinationales de l’énergie au monde, a accepté dimanche d’avancer les négociations salariales en échange de la reprise du service, ce qui avait fait naître l’espoir d’une fin rapide de la grève liée aux salaires.

Mais le syndicat CGT, de gauche dure, a décliné l’offre, accusant la direction de “chantage”.

Le syndicat réclame une augmentation des salaires de 10 % pour 2022, soulignant le bénéfice exceptionnellement élevé de 10,6 milliards de dollars réalisé par TotalEnergies au premier trimestre.

Le patron des raffineries européennes de TotalEnergies, Jean-Marc Durand, a rétorqué que “c’est le peuple français qui est victime de chantage”.

Les débrayages se sont poursuivis lundi dans plusieurs raffineries, dont la plus importante de France près du Havre, dans le nord du pays. La CGT a reconduit son appel à la grève jusqu’à mardi et étendu le mouvement à plus d’une douzaine de stations-service le long des autoroutes françaises.

Les travailleurs de la branche française d’Esso-ExxonMobil étaient également toujours en grève, bloquant deux raffineries.

Les membres du gouvernement français, y compris le Premier ministre Elisabeth Borne, ont appelé les deux parties à trouver rapidement un accord négocié, et lundi, le Président Emmanuel Macron est intervenu.

“Les blocages ne sont pas une façon de négocier”, a déclaré Macron, appelant à “une conclusion rapide des négociations”.

Il a déclaré que les pénuries d’essence actuelles n’étaient pas liées à la guerre en Ukraine et “ne sont pas le fait du gouvernement”.

Mme Borne, quant à elle, a déclaré qu’elle s’attendait à ce que “la situation s’améliore au cours de cette semaine”.

La crise pétrolière intervient dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et d’inflation qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages français.

La coalition d’opposition de gauche Nupes a appelé à une “Marche contre la vie chère” à Paris et ailleurs dimanche.

Ce week-end, plusieurs personnalités françaises se sont prononcées en faveur de l’initiative, dont la lauréate du prix Nobel de littérature de cette année, Annie Ernaux.