Un César français avec obusier automoteur

Un Caesar français (camion équipé d’un système d’artillerie) avec à son bord un obusier automoteur, l’un des types d’artillerie lourde que la France livre à l’Ukraine. Nicolas TUCAT / AFP

“Nous livrons des équipements importants, des Milan (missiles antichars) aux Caesar (obusiers automoteurs)”, a déclaré Macron au journal régional Ouest-France.

“Je pense que nous devons continuer sur cette voie. Toujours avec la ligne rouge qui veut que nous ne devenions pas des parties au conflit.”

La ministre de la Défense Florence Parly a confirmé sur Twitter que la France allait envoyer “plusieurs canons d’artillerie Caesar et des milliers d’obus”.

Construit par Nexter, un fabricant d’armes en partie public, le Caesar est un obusier de 155 mm monté sur un châssis de camion à six roues, capable de tirer des obus à plus de 40 kilomètres (25 miles).

Le bureau de l’Élysée de Macron n’a pas révélé combien de missiles et d’obusiers la France allait fournir lorsqu’il a été contacté par l’AFP, disant qu’il ne voulait pas révéler “des informations opérationnelles”.

Mais il a ajouté que les missiles antichars avaient déjà été livrés, tandis que les obusiers se déplaceraient “dans les prochains jours”.

Une quarantaine de soldats ukrainiens seront formés en France à l’utilisation de ces armes dès samedi, a indiqué la présidence.

Les responsables ukrainiens, dont le président Volodymyr Zelensky, ont imploré à plusieurs reprises les puissances européennes et de l’OTAN de fournir des armes plus lourdes, en particulier de l’artillerie, alors que la Russie lance un nouvel assaut dans l’est de son voisin.

Bien que certains pays comme les États-Unis aient été prompts à répondre, d’autres – notamment l’Allemagne, poids lourd de l’UE – craignent de contrarier davantage Moscou en fournissant des armes plus puissantes à l’Ukraine.

“Il n’y a pas de manuel pour cette situation où l’on peut chercher à quel moment nous serons considérés comme partie au conflit”, a déclaré le chancelier Olaf Scholz à l’hebdomadaire Der Spiegel vendredi.

Mais il a ajouté que la première économie d’Europe remplacerait les armes de fabrication soviétique envoyées en Ukraine par les alliés orientaux de l’OTAN et de l’UE, dont la Slovénie, par de nouvelles armes de fabrication allemande.

“C’est un débat qui va au cœur de la vie politique de l’Allemagne, c’est un choix souverain qui appartient à l’Allemagne et nous le respectons”, a déclaré Macron à Ouest-France, ajoutant qu’il avait récemment parlé à Scholz.

“Nous avons la même stratégie que la chancelière, c’est-à-dire que nous allons aider les Ukrainiens autant que possible mais nous devons faire attention à ne jamais devenir des parties au conflit.”