Le président français Emmanuel Macron a lancé un débat national qui explorera la possibilité de légaliser l’euthanasie.

Le débat vise à élargir les options de fin de vie et à modifier potentiellement la loi française d’ici la fin de l’année prochaine.

Il intervient après que le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) ait décidé que l'”aide active à mourir” pouvait être appliquée en France “sous certaines conditions strictes”.

En vertu de la loi actuelle de 2016, les médecins français peuvent maintenir les patients en phase terminale sous sédatifs jusqu’à leur mort, mais le suicide assisté n’est pas légal.

Les patients en phase terminale peuvent demander à être maintenus dans une “sédation profonde et continue altérant la conscience jusqu’au décès”, uniquement si leur état leur cause une “grande souffrance” et est susceptible d’entraîner une mort rapide.

Les médecins sont autorisés à arrêter les traitements de maintien en vie, y compris l’hydratation et la nutrition artificielles. La sédation et les analgésiques sont autorisés “même s’ils peuvent raccourcir la vie de la personne”.

Mais certains patients français se sont rendus dans d’autres pays européens pour chercher d’autres options pour mettre fin à leur vie.

Pendant sa campagne pour sa réélection, Macron avait promis d’ouvrir le débat sur l’euthanasie. Les récents sondages français montrent qu’une large majorité est également favorable à cette mesure, tandis que les législateurs de l’opposition affirment que la France “ne doit pas aller au-delà” de la loi actuelle.

Un organisme composé de citoyens va maintenant travailler sur la question dans les mois à venir en coordination avec les travailleurs de la santé, tandis que des débats locaux seront organisés dans les régions françaises.

Le gouvernement national mènera en parallèle des discussions avec les législateurs de tous les partis politiques afin de trouver le consensus le plus large.

“Le temps nécessaire sera pris, et toutes les garanties doivent être données pour assurer les conditions d’un débat ordonné, serein et éclairé”, a déclaré l’Elysée dans un communiqué.

L’instance citoyenne française rendra ses conclusions sur la légalisation de l’euthanasie en mars 2023, ce qui pourrait donner lieu à un vote au Parlement, voire à un référendum.

L’euthanasie est actuellement légale aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et en Espagne sous certaines conditions. En Suisse, le suicide assisté est autorisé lorsque le patient prend lui-même une dose létale de médicaments.