Un sarcophage en plomb récemment découvert dans la cathédrale Notre-Dame de Paris sera bientôt ouvert à l’institut médico-légal de la ville française de Toulouse, où les experts espèrent qu’il livrera son secret.

Le sarcophage, qui date probablement du XIVe siècle, a été mis au jour en mars lors de fouilles archéologiques préalables aux travaux de reconstruction de la flèche de la cathédrale, partiellement détruite par l’incendie d’avril 2019.

Enfoui à plus d’un mètre sous terre, dans la partie occidentale de la croisée du transept, le sarcophage était en bon état de conservation.

Une caméra endoscopique a permis aux archéologues de jeter un premier coup d’œil à l’intérieur sans l’ouvrir, et ils ont pu voir la partie supérieure d’un squelette, des restes de plantes sous la tête, peut-être des cheveux, des textiles et un objet qui n’a pas encore été identifié.

Le sarcophage a été retiré de la cathédrale mardi et a été mis en lieu sûr jusqu’à ce qu’il puisse être examiné plus en détail à Toulouse, selon l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).

Des médecins légistes et des scientifiques vont ouvrir le sarcophage pour étudier les ossements du défunt et d’autres objets, afin d’identifier le sexe et l’état de santé, et tenter d’affiner une date plus précise en utilisant la technologie de la datation au carbone.

“Le sarcophage est situé sous des remblais contenant du mobilier du XIVe siècle… s’il s’avère être un sarcophage du Moyen Âge, nous avons affaire à une pratique funéraire extrêmement rare”, a déclaré Christophe Besnier, le directeur scientifique du site.

Les études pourraient également fournir des informations sur le rang du défunt, dont on pense qu’il appartenait à une élite ecclésiastique ou laïque.

Mais “un corps humain n’est pas un objet archéologique”, a déclaré Dominique Garcia de l’Inrap. “En tant que reste humain, c’est le code civil qui s’applique et les archéologues vont l’étudier comme tel”.

L’équipe de l’Institut médico-légal de Toulouse a déjà étudié la sépulture de Louise de Quengo, une noble bretonne morte en 1656, dont les restes remarquablement conservés ont été retrouvés lors de fouilles au couvent des Jacobins à Rennes, a précisé Dominique Garcia.

Une fois les études terminées, le sarcophage sera restitué “non pas comme un objet archéologique mais comme un bien anthropologique”. Il est possible que le sarcophage soit ré-inhumé à Notre Dame.