La spectaculaire Fête des Lumières démarre mercredi à Lyon, illuminant toute la ville la nuit. Les bâtiments publics, les places, les parcs et même les lacs deviennent des toiles pour des œuvres d’art pendant quatre soirées magiques.

Depuis la fondation de Lyon en 43 avant J.-C., la lumière occupe une place particulière dans la ville, et chaque année, le 8 décembre, ce lien spécial rayonne partout.

Chaque année, la fête renoue avec ses origines, qui remontent au milieu du XIXe siècle, grâce à des installations lumineuses temporaires qui illuminent des quartiers entiers de la ville et transforment les façades Renaissance des majestueux bâtiments lyonnais en un spectacle de lumières.

En 1852, dans un contexte de troubles sociaux, d’inondations récurrentes et de changements urbains radicaux, il est décidé d’ériger une statue de la Vierge Marie sur la colline de Fourvière, l’inauguration étant prévue le 8 septembre, date de la traditionnelle procession des échevins.

Cependant, de fortes inondations retardent la livraison de la statue et l’événement est reporté au 8 décembre, pour la fête de l’Immaculée Conception.

Mais une fois encore, les cérémonies officielles ont dû être abandonnées en raison du mauvais temps.

Voyant le temps s’améliorer à la tombée de la nuit, les Lyonnais placent spontanément des bougies allumées sur les rebords de leurs fenêtres et sur leurs balcons, symbole de l’esprit de solidarité de la population.

Dans les années 1960, des concours d’illumination de vitrines, notamment de magasins d’alimentation, ont perpétué cette tradition sous une nouvelle forme.

Ils marquent le début de la saison de Noël et illuminent les célébrations religieuses du 8 décembre.

Puis en 1989, la ville écrit une nouvelle page de son histoire grâce à une politique d’éclairage public avant-gardiste, le premier “Plan Lumière”, au cours duquel la ville illumine ses sites patrimoniaux.

Lyon est la première ville européenne à lancer un tel projet.

L’éclairage prend peu à peu tout son sens : la lumière embellit les places, les rues, les ponts, les berges et les fleuves eux-mêmes, faisant sortir Lyon de l’ombre.

La tradition s’est poursuivie au cours des décennies suivantes et le reste appartient à l’histoire.

Cette année, l’édition du festival se veut plus inclusive pour toutes les générations, les organisateurs se concentrant sur les jeunes créateurs.

“Cette année, nous mettons l’accent sur les jeunes créateurs. 60% des artistes qui présentent leurs œuvres à la Fête des Lumières sont de nouveaux participants”, a déclaré le maire de Lyon, Grégory Doucet, à Euronews.

En tout, 27 lieux à travers Lyon font partie de la toile de fond de 31 performances son et lumière.

L’architecte Jérémie Bellot devait participer au festival pour la première fois l’année dernière, mais la grande majorité du programme a été annulée en raison de la pandémie de coronavirus.

“Nous avons profité de ce temps pour réfléchir et nous interroger sur notre rapport à la société, sur notre regard sur la réalité et pour proposer une œuvre qui a évolué durant ces deux dernières années et qui est présentée aujourd’hui dans sa meilleure version”, a déclaré Bellot.

La Fête des Lumières aura lieu cette année malgré la pandémie en cours, et dans la crainte de la nouvelle variante COVID-19 d’Omicron.

Les masques et les laissez-passer sanitaires seront obligatoires pour les installations intérieures.

Mais les organisateurs veulent que les visiteurs et les résidents soient rassurés – le spectacle doit et va continuer.