Une exception européenne : Comment les touristes reviennent en masse en France après le Covid.

Des visiteurs font la queue pour entrer au Musée du Louvre, à Paris, le 29 avril 2022. (Photo : AFP)

En février, les recettes du tourisme international en France “se sont rapprochées de celles de 2019”, selon le ministre du Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne.

À 2,7 milliards d’euros, les recettes du mois sont en hausse de 1,5 milliard d’euros par rapport à l’année dernière – toujours en baisse de 8 % par rapport à 2019, avant la pandémie, où le secteur touristique français représentait 7,4 % du PIB et 9,5 % des emplois.

Selon Mme Lemoyne, la France est ” très bien positionnée ” comme la ” première destination de voyage en Europe pour les Américains, les Belges, les Italiens et les Espagnols “.

Les Français, quant à eux, sont “une exception européenne”, a déclaré le ministre, soulignant que 60 % d’entre eux prévoient de rester dans leur pays pendant les vacances.

“Avec une base domestique qui va rester très forte et le retour de la clientèle internationale, cela veut dire que nous sommes dans une saison estivale qui peut être très, très dynamique”, a-t-il dit.

Mais Didier Arino, directeur du cabinet Protourisme, a mis en garde contre les difficultés à venir.

“Ce n’est pas le marché qui va être problématique, c’est le coût de production des séjours touristiques, la compétitivité, l’adéquation entre les prix des produits et le pouvoir d’achat”, a-t-il dit.

“Les acteurs augmentent tous leurs prix, et pour l’instant ça se passe bien parce que les gens ont envie de se faire plaisir. Mais nous atteignons la limite de ce qui est acceptable pour de nombreux clients.”

À l’échelle mondiale, les arrivées de touristes internationaux ont plus que doublé, augmentant de 130 % en janvier 2022 par rapport à la même période de l’année précédente, selon les derniers chiffres de l’Organisation mondiale du tourisme des Nations unies (OMT).

En Europe, les touristes se dirigent vers la France, l’Espagne, le Portugal, la Grèce et l’Islande, mais toujours pas dans les mêmes proportions qu’avant Covid.

Dans le monde, il y a eu 18 millions de visiteurs supplémentaires, a indiqué l’OMT, “soit l’équivalent de l’augmentation totale enregistrée sur l’ensemble de l’année 2021”.

En 2019, les revenus du tourisme mondial ont atteint 1,48 trillion de dollars. Ce chiffre a chuté de près de deux tiers en raison de la pandémie de l’année suivante.

Mais l’OMT a également souligné comment la variante Omicron Covid a mis un frein à cette hausse, avec dans.ternationales en janvier 2022 étaient encore 67 % plus faibles qu’avant la pandémie.

Larry Cuculic, directeur général de la société hôtelière Best Western, est optimiste. “J’ai voyagé en début de semaine et je peux vous dire que les aéroports, les terminaux internationaux aux États-Unis sont très fréquentés et qu’il y a une demande ou un intérêt pour voyager en Europe, car pendant plusieurs années nous ne pouvions pas le faire”, a-t-il déclaré à l’AFP. “Cela nous manque d’aller à Paris, à Rome et à Berlin”.

Les voyages des touristes chinois, les plus grands dépensiers du monde avant la pandémie, sont également sévèrement affectés par la politique chinoise du zéro-covid. Mais l’analyste de voyages ForwardKeys a indiqué que le deuxième trimestre de 2022 semble toujours “plus prometteur pour les voyages internationaux dans le monde que le premier trimestre”.