Au total, plus de 1 000 migrants ont traversé la Manche de la France vers l’Angleterre vendredi et samedi. La France affirme que le Royaume-Uni n’a pas tenu sa promesse de financer des mesures de lutte contre la traite des êtres humains.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé samedi l’ouverture de négociations pour un traité sur les migrations entre l’Union européenne et la Grande-Bretagne.

Darmanin a également exhorté le gouvernement britannique à “tenir sa promesse” de financer la lutte contre les immigrants illégaux qui se rassemblent sur les côtes du nord de la France en cherchant à passer en Angleterre.

“Nous devons négocier un traité, puisque M. (Michel) Barnier ne l’a pas fait lorsqu’il a négocié le Brexit, qui nous lie sur les questions migratoires”, a déclaré le ministre de l’intérieur, ajoutant que la France défendra ce projet lorsqu’elle prendra la présidence tournante de l’UE en janvier.

M. Barnier, qui est actuellement candidat à la présidence française, a été le négociateur de l’UE pour le Brexit lors des discussions difficiles sur un accord couvrant les relations avec le Royaume-Uni après sa sortie de l’Union européenne.

M. Darmanin s’est exprimé lors d’une visite à Loon-Plage, une ville située sur la côte nord de la France.

La question du trafic de migrants à travers la Manche vers le sud de l’Angleterre est une source constante de friction entre Paris et Londres, notamment sur la question des coûts encourus pour les contrôler.

Un total de 15 400 personnes ont tenté de traverser la Manche au cours des huit premiers mois de cette année, soit une augmentation de 50 % par rapport au chiffre de l’ensemble de l’année 2020, selon les statistiques des garde-côtes français.

“Le gouvernement (britannique) n’a pas encore payé ce qu’il nous a promis”, a déclaré M. Darmanin. “Nous appelons les Britanniques à tenir leur promesse de financement puisque nous maintenons la frontière pour eux”.

En vertu d’un accord conclu en juillet, la Grande-Bretagne a accepté de financer la sécurité des frontières en France à hauteur de 62,7 millions d’euros (73,8 millions de dollars),

Selon les médias britanniques, la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel a menacé en septembre de ne pas verser cet argent en raison du nombre record de migrants arrivant de France.

“La France a tenu la frontière pour nos amis britanniques pendant plus de 20 ans”, a déclaré M. Darmanin.

La partie française a engagé plus de gendarmes, a acheté plus d’équipements technologiques et a ainsi “réussi à réduire considérablement la pression migratoire”, a-t-il ajouté.

La France est “un allié de la Grande-Bretagne” mais “pas son vassal”, a-t-il dit.

Au cours des trois derniers mois, la France a arrêté 65 pour cent des tentatives de traversée par des immigrants illégaux, contre 50 pour cent auparavant, a déclaré le ministre de l’Intérieur.

Darmanin a ajouté qu’il avait reçu l’assurance du directeur de l’agence européenne de surveillance des frontières Frontex, qu’elle sera prête d’ici la fin de l’année à surveiller la zone côtière, notamment par une surveillance aérienne.