Le mythe : La reine française Marie-Antoinette, lorsqu’on lui a dit qu’une famine persistante faisait que de nombreuses personnes n’avaient même pas de pain à manger, a dit “Laissez-les manger du gâteau”.
C’est le symbole parfait de la royauté française hors du coup qui sera bientôt déposée et exécutée lors de la Révolution française, mais il y a deux problèmes avec ce “fait”.
En réponse à une information sur la famine, la reine d’Autriche aurait répondu “Qu’ils mangent de la brioche“, faisant fi de la famine généralisée et montrant clairement qu’elle ne comprenait pas la gravité de la situation.
Cependant, même la traduction anglaise de “Let them eat cake” en soi pourrait mériter une vérification des faits, car la brioche est en fait un pain sucré fait avec du beurre et des œufs, ce n’est donc pas exactement un gâteau comme on pourrait l’imaginer.
Mais qu’il s’agisse de pain sucré ou de gâteau, la citation est restée gravée dans notre mémoire collective pendant des centaines d’années parce qu’elle démontre de manière frappante que les élites au pouvoir sont déconnectées de la vie des gens ordinaires.
Marie-Antoinette a perdu sa tête, mais pas à cause de ses commentaires insensibles sur le pain. En fait, les historiens sont tout à fait certains que l’expression “Qu’ils mangent du gâteau” n’a pas du tout été créée par Marie-Antoinette.
Tout d’abord, nombreux sont ceux qui pensent qu’elle ne correspondait pas au caractère de la princesse autrichienne, qui était connue pour ses dons charitables et sa sympathie envers le public français… même si elle menait une vie de luxe alors que ses sujets mouraient de faim.
L’argument le plus convaincant est que l’expression était en fait utilisée bien des années avant 1789, date à laquelle Marie-Antoinette est censée l’avoir prononcée.
Dans son autobiographie intitulée “Confessions”, le philosophe français Jean-Jacques Rousseau raconte qu’il voulait entrer dans une boulangerie ordinaire pour acheter du pain, mais qu’il s’est senti trop habillé et a finalement décidé de ne pas le faire. Il dit se souvenir “du dernier recours d’une grande princesse qui, lorsqu’on lui disait que les paysans n’avaient pas de pain, répondait : “Alors qu’ils mangent des brioches.”
Bien que Rousseau ne précise pas qui est la ” grande princesse “, il ne peut s’agir de Marie-Antoinette qui n’avait que neuf ans lorsque le livre a été écrit, et qui vivait encore en Autriche.
Cet article fait partie de notre série du mois d’août consacrée aux faits qui se cachent derrière certains mythes tenaces de l’histoire de France.