Plusieurs personnes ont été blessées lors de violents affrontements entre la police et des manifestants sur l’île française de Corse.

Des manifestations ont lieu depuis plusieurs jours après l’agression d’une personnalité nationaliste en prison la semaine dernière.

Yvan Colonna, un meurtrier condamné et un militant indépendantiste corse, est resté dans le coma après avoir été étranglé dans le gymnase de la prison.

Les enquêteurs disent qu’il a été attaqué par un autre prisonnier, qui a été condamné pour terrorisme islamique.

L’attaque a suscité la colère des étudiants, des organisations nationalistes et des syndicats qui ont accusé l’État d’en porter la responsabilité.

De multiples incendies ont éclaté au palais de justice de la ville d’Ajaccio alors qu’environ 400 étudiants s’étaient rassemblés. Au moins 40 personnes — principalement des policiers — ont été blessées mercredi soir après la sixième soirée de manifestations.

Cinq personnes ont été arrêtées après les “émeutes”, ont déclaré les autorités locales dans un communiqué.

Plusieurs responsables politiques français, dont le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand et l’ancien président François Hollande, ont appelé au calme.

“Le gouvernement est très attaché à la Corse, a fait beaucoup pour la Corse, et nous devons trouver des voies d’apaisement sur ce sujet particulier”. Ferrand à franceinfo..

“Le Premier ministre [Jean Castex] est à la tâche et je sais que les élus de Corse le sont aussi”, a-t-il ajouté.

La leader du Rassemblement national d’extrême droite, Marine Le Pen, a critiqué le ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti, et a appelé à sa démission.

Dans un discours à Paris, Le Pen a dit qu’elle “comprenait” la “colère” des manifestants et a accusé Dupond-Moretti de “faute grave”.

Elle a également qualifié la violence de “scandaleuse” et a appelé à “trouver les voies de la paix”.

En 2003, Colonna a été condamné pour le meurtre du préfet français Claude Erignac en 1998. après avoir passé cinq ans en cavale et vécu comme un berger corse. Il purge une peine de prison à vie à Arles, en France continentale.

Il a longtemps fait appel pour être renvoyé en Corse, mais la France a refusé et l’a décrit comme un “détenu particulièrement préoccupant” (DPS). Ce statut a été levé mardi par le Premier ministre Castex, mais cette mesure n’a pas encore réussi à apaiser les manifestants.

Les procureurs français ont également accusé l’agresseur présumé de Colonna de tentative de meurtre en association avec un groupe terroriste.

Selon le procureur général antiterroriste français, le suspect a avoué avoir attaqué son codétenu, disant qu’il avait été irrité par des “déclarations blasphématoires”.