Macron met en garde contre un choc similaire au Brexit lors d'une réunion électorale en France.

Le président français et candidat à la réélection du parti libéral La République en Marche (LREM) Emmanuel Macron salue ses partisans lors de son premier meeting de campagne à l’Arena Paris La Défense, à Nanterre, dans la banlieue de Paris, le 2 avril 2022. (Photo de Thomas COEX / AFP)

A une semaine du premier tour des élections, le 10 avril, Macron et son équipe ont tout mis en œuvre pour mobiliser les électeurs et renforcer sa candidature à la présidence de la République française, lors d’un meeting de campagne qualifié de “rockstar” par les médias internationaux.

Arrivé sous les feux d’artifice et les coups de poing, M. Macron s’est adressé à une foule d’environ 30 000 personnes dans l’arène de La Défense à Paris – un vaste lieu qui accueille habituellement des concerts de rugby et de rock de haut niveau.

“Regardez ce qui s’est passé avec le Brexit, et tant d’autres élections : ce qui semblait improbable s’est en fait produit”, a déclaré Macron à ses partisans. “Rien n’est impossible”.

“Le danger de l’extrémisme a atteint de nouveaux sommets parce que, ces derniers mois et années, la haine, les vérités alternatives ont été normalisées. Nous nous sommes habitués à voir dans les émissions de télévision des auteurs antisémites et racistes”, a-t-il ajouté.

Macron s’est efforcé de récupérer une partie des électeurs dans ce qui était son , en fin de campagne, car il a été distrait par la guerre en Ukraine.

Pendant ce temps, Marine LePen, d’extrême droite, a gagné du terrain et fait un retour dans les sondages, resserrant la course et menaçant de prendre ce que l’on croyait être l’avance inattaquable de Macron.

Le dernier sondage Elabe publié samedi montre que Le Pen recueille 47 % des voix dans un second tour contre Macron, qui était projeté à 53 %.

En tenant compte d’une marge d’erreur dans le sondage, cela pourrait mettre Le Pen dans la zone pour arracher la victoire.

Bien que Macron soit toujours en tête, il a perdu un peu de terrain dans les sondages en raison de ses efforts de campagne tardifs et de ses politiques sur les questions de sécurité.

Dans son discours de ralliement de deux heures samedi, M. Macron a abordé des sujets tels que la création d’emplois et le système de santé afin d’attirer les électeurs de centre-gauche, qui, selon les sondages, pourraient s’abstenir de voter.

Il a également confirmé son intention de relever l’âge de la retraite : “Je ne cache pas que nous devrons travailler davantage”, selon un rapport de Reuters.

Se référant à des adversaires tels que LePen et le candidat d’extrême-gauche Jean-Luc Mélenchon, il a déclaré : “Ne croyez pas ceux qui disent qu’ils vont réduire l’âge de la retraite à 60 ou 62 ans et que tout ira bien. Ce n’est pas vrai.”

Cependant, il a promis d’augmenter la pension minimale à environ 1 100 € par mois si vous travaillez à temps plein, contre environ 700 € actuellement.

D’autres promesses de campagne comprenaient une prime non imposable d’une valeur de 6 000 euros pour les employés, afin d’atténuer l’augmentation du coût de la nourriture et des factures d’énergie due à la guerre en Ukraine.

Les partisans de Macron ont scandé la réélection de l’actuel président, agitant le drapeau tricolore français tout en criant : “Macron, président ! Un, deux, cinq ans de plus !”

Mais cela sera-t-il suffisant pour maintenir son étroite avance dans les sondages ?

“Bien sûr que Marine Le Pen peut gagner”, a prévenu l’ancien Premier ministre de Macron, Édouard Philippe, dans une interview au quotidien Le Parisien mise en ligne jeudi.

Philippe, qui soutient Macron, a ajouté que “si elle gagne, croyez-moi, les choses seront sérieusement différentes pour le pays… Son programme est dangereux.”

Le Pen, qui a perdu face à Macron au second tour du scrutin de 2017, a cherché à modérer son image au cours de la dernière demi-décennie, dans un processus aidé par l’émergence d’Eric Zemmour comme compagnon de route de l’extrême droite.

Pendant ce temps, le principal espoir de la gauche est le candidat d’extrême gauche Jean-Luc Mélenchon, que la plupart des sondages projettent en troisième position, mais qui pense avoir une chance de se présenter au second tour.