Affaire Mila' : Six personnes condamnées pour avoir harcelé une adolescente française à cause de vidéos anti-islam.

La jeune française Mila arrive pour une audience dans le procès de l'”Affaire Mila” pour des accusations de harcèlement en ligne (Photo par Thomas COEX / AFP)

La jeune fille, connue sous le nom de Mila, a été contrainte de changer d’école et d’accepter une protection policière en raison de menaces de mort après que des vidéos dans lesquelles elle insultait l’islam soient devenues virales en janvier 2020 et novembre de la même année.

Le tribunal a prononcé des peines allant de trois mois de prison avec sursis à quatre mois avec un bracelet électronique à l’encontre des deux hommes et des quatre femmes, âgés de 19 à 39 ans.

Les six personnes ont été condamnées à verser des dommages et intérêts de 3 000 € (3 200 $) chacune à Mila.

“Leur condamnation était nécessaire”, a déclaré l’avocat de Mila, Richard Malka, mais il a ajouté qu’il n’éprouvait aucune satisfaction à les voir condamnés.

“Ma seule satisfaction serait que Mila puisse mener une vie normale… et ce n’est pas le cas”, a déclaré Malka.

Dans la première vidéo virale postée sur Instagram en janvier 2020, Mila répond aux injures personnelles d’un garçon qui, selon elle, l’a insultée sur sa sexualité “au nom d’Allah”.

Elle s’est lancée dans une diatribe pleine d’explétifs contre l’islam ainsi que d’autres commentaires explicites sur Allah jugés très offensants pour les musulmans pratiquants.

Elle a publié une deuxième vidéo au contenu similaire en novembre de la même année, après l’assassinat par des djihadistes d’un professeur de lycée français, Samuel Paty, qui avait montré à ses élèves des caricatures controversées du prophète Mahomet.

L’avocat de Mila affirme qu’elle a reçu plus de 100 000 messages extrêmement virulents en réponse aux vidéos, une personne ayant écrit que Mila méritait “d’être égorgée”, tandis que d’autres l’ont menacée d’agression sexuelle.

En juillet 2021, un tribunal français a condamné 11 personnes pour harcèlement et leur a infligé des peines avec sursis, certaines étant condamnées à verser des dommages et intérêts de 1 500 euros.

L’affaire a suscité une grande attention de la part du public parce qu’elle touche à des questions très contestées en France, du cyber harcèlement au droit de blasphémer, en passant par les attitudes envers les minorités religieuses.