Le maire d'extrême droite de la station méditerranéenne française interdit les burkinis

Le maire de Fréjus a interdit aux femmes musulmanes de porter des burkinis dans les piscines et sur les plages de la station (Photo : Fethi Belaid / AFP).

Trois jours après que la ville de Fréjus, dans le sud-est du pays, ait interdit le port du burkini. le maire de Fréjus, membre du parti d’extrême droite Rassemblement national de Marine Le Pen, a annoncé qu’il avait décidé de l’interdire.

“J’ai appris avec stupéfaction l’autorisation donnée par le maire de Grenoble d’autoriser le burkini dans les piscines de sa commune”, écrit David Rachline dans un communiqué.

En effet, Grenoble a mis à jour son règlement des piscines municipales pour permettre à tous les baigneurs de porter tout maillot de bain – y compris les burkinis – qui les protège du soleil. Elle autorise également les femmes à se baigner seins nus si elles le souhaitent et les hommes à porter des shorts de bain au lieu de Speedos.

Personne ne semble avoir eu de problème avec les shorts de bain ou la règle du topless, mais l’ajout du “burkini” à la liste des maillots de bain acceptés a provoqué un grand émoi, et de nombreuses personnes ont fait la queue pour condamner cette décision – y compris le ministre français de l’intérieur Gérald Darmanin, qui a ordonné au préfet local de revoir la décision, et a ensuite annoncé qu’il avait demandé un recours juridique contre la nouvelle réglementation.

Rachline a devancé toute décision du gouvernement en agissant unilatéralement, reprenant le refrain familier de la droite selon lequel la décision de Grenoble va à l’encontre du “principe républicain fondamental de laïcité”.

“L’autorisation expresse du burkini n’est ni plus ni moins qu’une provocation électorale à ressort communautariste, mise en œuvre par la gauche radicale”, a-t-il déclaré.

“Je vois une complaisance coupable avec l’islamisme radical, à des fins électorales et au mépris de la cohésion nationale”.

“Afin que les choses soient clairement énoncées, j’ai décidé, en tant que maire de Fréjus, garant de l’hygiène et de la sécurité publique, de modifier les arrêtés correspondants pour préciser explicitement l’interdiction du burkini.”

Son interdiction s’étend à la fois aux piscines municipales et aux plages de la ville, et il n’est pas le premier maire du Sud à tenter d’interdire les burkinis sur les plages.

En 2016, le maire de Cannes David Lisnard a pris un arrêté anti-burkini sur les plages de sa ville.

Cette décision, qui avait également été prise dans des communes comme Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), a été annulée après un avis du Conseil d’État, l’une des plus hautes autorités juridiques françaises.