Le fisc français lance une campagne de répression contre les extensions de propriété non déclarées

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Le fisc français a jeté son dévolu sur les vérandas et les extensions de maison, dans l’espoir de repérer ceux qui ont omis de déclarer au fisc toute nouvelle modification permanente de leur propriété.

La DGFiP – Direction générale des finances publiques – a récemment annoncé son intention d’étendre l’utilisation de son outil d’intelligence artificielle, initialement destiné à repérer les piscines non déclarées, à la recherche des extensions de maison non déclarées.

En France, l’impôt des propriétaires fonciers taxe foncière est liée à la valeur de la maison, de sorte que tout changement “permanent” qui augmente la valeur de la propriété doit être déclaré. Pour les piscines, les propriétaires doivent déclarer l’installation d’une piscine creusée permanente dans les 90 jours suivant la construction.

Officiellement, les autorités fiscales considèrent qu’un élément est permanent s’il est fixé au sol avec “de grosses vis ou du ciment”. Cela signifie essentiellement que si vous ne pouvez pas remballer la terrasse ou la piscine à la fin de la saison, alors elle pourrait être considérée comme faisant partie de vos impôts fonciers pour avoir augmenté la valeur de votre maison.

Le logiciel, qui a été créé par Google et la société informatique française Capgemini, a été développé à la demande des autorités fiscales françaises.

L’outil utilise essentiellement “les photographies aériennes prises par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN)” pour augmenter la précision des “impôts directs locaux”, a expliqué un porte-parole de la DGFip au quotidien français Le Parisien au début du projet.

A l’origine, il a été expérimenté dans neuf départements de France en 2021 : Alpes-Maritimes, Var, Bouches-du-Rhône, Ardèche, Rhône, Haute-Savoie, Vendée, Maine-et-Loire et Morbihan. L’expérience a permis de localiser des centaines de piscines non déclarées et a permis aux autorités fiscales de prélever plus de 10 millions d’euros de recettes fiscales supplémentaires, comme le montre le graphique ci-dessous.

Au début du projet, un porte-parole de la DGFiP a déclaré au Parisien qu’ils espéraient étendre le logiciel à “l’ensemble du territoire métropolitain en 2022.”

Maintenant, ils espèrent élargir encore le champ d’application de la technologie afin qu’elle puisse également localiser les vérandas et les extensions de maison.

Cependant, le projet a reçu quelques critiques pour son taux élevé d’erreurs. Philippe Laget, agent des Finances publiques des Bouches-du-Rhône, a indiqué au Parisien que son département présentait un taux d’erreur d’environ 30 %, “ce qui va conduire à la taxation de certaines piscines qui n’auraient pas dû être taxées, voire à des redressements fiscaux.”

Cela était souvent dû au fait que le logiciel confondait les installations non permanentes ou les piscines hors sol avec les installations permanentes.

La version expérimentale du logiciel informait simplement les propriétaires qu’une piscine non déclarée se trouvait sur leur propriété, et leur demandait de répondre en fournissant des détails tels que la date de construction et la taille de la piscine.

Le directeur de la DGFiP a assuré au Parisien qu’avant que la technologie ne soit étendue, ils devront “être sûrs” que le logiciel sera capable de déchiffrer entre les extensions de maison et d’autres structures extérieures telles que les cabanes pour chiens ou les forts de jardin des enfants. Les agents du fisc espèrent également que le logiciel leur permettra de localiser les bâtiments abandonnés afin que les contribuables ne soient pas inutilement taxés pour des structures vacantes et abandonnées sur leurs propriétés.

Un rapport établi à la fin du projet 2021 a révélé que 94 % des personnes ayant reçu cette lettre ont effectivement “confirmé le caractère imposable de leur piscine”, bien que les agents fiscaux locaux aient également noté une augmentation des plaintes après l’envoi des avis d’imposition en août. Les propriétaires peuvent contester les résultats du logiciel en envoyant des photos ou en demandant qu’un agent se rende à leur domicile.