Après avoir remporté le Lion d’argent au Festival du film de Venise, la réalisatrice Jane Campion a reçu le 13e Prix Lumière, l’une des plus grandes distinctions du cinéma français.
La Néo-Zélandaise a reçu le prix lors du festival du film Lumière à Lyon. En 1993, Champion a été la première femme à recevoir une Palme d’or à Canne pour son film Le Piano. Pour ses contemporaines, l’obtention du prix est une source d’inspiration.
“Je suis très, très, très émue d’être ici, a déclaré la réalisatrice française Julia Ducournau. “C’est plus que symbolique, je sens que c’est un lieu intime. Je suis chez moi. Je la respecte infiniment en tant que cinéaste, c’est une cinéaste qui a beaucoup compté pour moi.”
En pleine admiration et éloge de la contribution de Campion au cinéma, l’actrice et réalisatrice Hafsia Herzi s’est également réjouie de cette récompense : “C’est incroyable, cette liberté, cette intelligence, cette maîtrise de la scène, c’est vraiment un grand exemple”.
Un accueil chaleureux dans le berceau du cinéma
Devant plus de 3000 personnes, la cinéaste kiwi a été décontenancée par l’accueil qui lui a été réservé à Lyon. Jane Campion est une cinéaste rare. Elle n’a réalisé que neuf longs métrages, dont son chef-d’œuvre “The Piano”, ainsi que plusieurs séries, dont “Top of the Lake”.
Dans ses films, elle explore les facettes les plus intimes de la femme – le désir, la quête de liberté, le dépassement des conventions de la famille et de la société.
Lors de sa visite à Lyon, Campion a participé à plusieurs événements publics, dont une Masterclass au Théâtre des Célestins, au cœur de la ville. Elle y explique comment elle est tombée dans le cinéma – presque par hasard.
La ville du sud-est de la France a accueilli les frères Lumière. Les deux hommes sont considérés comme les premiers pionniers du cinéma et Campion s’est rendue à l’Institut Lumière, situé sur le site où les frères ont installé leur premier cinématographe.
“C’est vraiment le lieu de naissance du cinéma, en effet, c’est magnifique que les Lyonnais aient préservé ce monument, vraiment”, a déclaré Campion à Euronews, ajoutant : “J’ai l’impression que ça a rendu ma vie possible. Grandir dans le cinéma, c’est vraiment… ça a vraiment marché pour moi. J’avais l’impression que c’étaient des adultes extraordinaires, avec une grande imagination, qui répondaient à de grandes questions comme : pourquoi sommes-nous ici ? Quelle est la possibilité d’aimer ? Qui suis-je ? Quel est l’avenir ?…, juste toutes les questions importantes, que les gens, que les artistes, abordent à travers des histoires, et ça m’a vraiment donné l’impression de faire partie du monde.”
Lors du festival Lumière, Campion a également présenté son dernier film, The Power of the Dog. Produit et diffusé par Netflix, il arrivera sur le petit écran le 1er décembre. L’histoire est centrée sur un cow-boy brutal du Montana, joué par Benedict Cumberbatch, qui cache sa vraie nature.
