Comment la France va-t-elle protéger son économie des effets de la guerre en Ukraine ?

Des véhicules passent devant un panneau indiquant les prix de l’énergie dans une station-service du sud de la France. (Photo de Pascal Guyot / AFP)

Le gouvernement devrait présenter la semaine prochaine le “plan de résilience économique et sociale” en plusieurs étapes promis par le président Emmanuel Macron dans son bulletin télévisé à la nation.

Les services du Premier ministre à Matignon, chargés de l’élaboration de ces plans, ont indiqué mardi que le plan serait “évolutif” en fonction des besoins de la France et en réponse à d’éventuelles contre-sanctions de la Russie.

L’annonce est intervenue après que le Premier ministre Jean Castex ait tenu une réunion de cinq heures avec les représentants des secteurs économiques touchés par l’invasion et avec les organisations syndicales et patronales.

Mais qu’est-ce que le plan est susceptible de comprendre ?

Le plus important est peut-être ce qu’il ne comprendra pas. Le ministère français de l’économie et des finances a déclaré que – contrairement à la pandémie de Covid – il ne s’agit pas d’une situation de “tout ce qu’il faut”.

Il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas, mais il semble clair que la première étape visera à aider les ménages touchés par la hausse des prix ainsi que les entreprises les plus exposées.

Pompes à essence

Le prix de l’essence en France a déjà atteint 2 euros le litre et risque d’augmenter, portant un coup dur aux automobilistes de la France rurale, ainsi qu’aux entreprises.

Macron a fait allusion à certaines des mesures qu’il a à l’esprit. suggérant que des mesures telles que la prime à l’inflation de 100 € distribuée en décembre, ainsi que des mesures d’incitation à l’investissement et à l’innovation. une indemnité kilométrique pour les personnes qui conduisent pour le travail, pourraient être réintroduites.

” Nous réfléchissons à la

[mileage allowance] Nous pensons à l’outil”, a déclaré Matignon, qui a indiqué qu’il agirait pour compenser la hausse du prix du carburant la semaine prochaine et a appelé les automobilistes à rester calmes – rappelant que la France dispose de suffisamment de stocks stratégiques de carburant pour couvrir les besoins du pays pendant trois mois, même si plus aucun pétrole n’était importé.

Le plan de résilience consistera en “une réponse en plusieurs étapes, avec un dispositif qui concernera d’abord les ménages et une partie des (aides aux) entreprises”.

Pour les entreprises, les secteurs “n’ont pas demandé des dispositifs transversaux mais plutôt ciblés”, appelant des “réponses diversifiées”, ont observé les conseillers de Matignon, citant le cas de l’aéronautique dont le premier fournisseur de titane est une entreprise russe.

Prix du gaz

Les prix du gaz et de l’électricité en France sont actuellement plafonnés à une hausse de quatre pour cent jusqu’en juin, et le plafonnement des prix pourrait être prolongé au-delà de cette date.

Au 1er mars, 21,6 % des réserves françaises de gaz naturel étaient encore disponibles, selon BFMTV. Normalement, les stocks s’accumulent à partir de maintenant, avec l’arrivée des températures plus clémentes du printemps – bien qu’ils soient toujours affectés par les fluctuations saisonnières. Une vague de froid en avril, semblable à celle de l’année dernière, entraînerait une nouvelle hausse de la demande, par exemple.

La France est moins exposée à l’incertitude des approvisionnements en gaz russe, car elle dispose également de son propre secteur nucléaire national pour l’électricité.

Cependant, le bureau du Premier ministre a déclaré : “Nous devons remplir nos réserves de gaz autant que possible, en prévision de l’hiver prochain”.

“La France a un défi à relever pour réduire sa vulnérabilité à moyen terme en matière d’énergie.”

Entreprise française

Le plan offrira également un soutien aux entreprises directement touchées par les sanctions contre la Russie, qui cherchent à se procurer des matières premières auprès d’autres sources et à faire face aux augmentations des coûts énergétiques. Là encore, l’aide sera ciblée et spécifique.

“L’ensemble de notre économie ne risque pas de s’arrêter brutalement. Mais il y aura des dommages collatéraux pour les entreprises et les ménages”, a déclaré le bureau du Premier ministre.

“Nous avons engagé un recensement des entreprises les plus concernées par d’éventuelles perturbations, je pense notamment sur le marché du gaz” a déclaré la ministre de l’industrie, Agnès Pannier-Runacher, sur BFMTV.

Prix des denrées alimentaires

Il est également probable que les prix des denrées alimentaires augmentent, tant pour les importations que pour les produits nationaux, car les agriculteurs sont touchés par la hausse des coûts du carburant.

L’industrie agricole fait partie des secteurs consultés et les agriculteurs ont été désignés pour bénéficier d’un soutien, afin qu’ils puissent minimiser les hausses de prix qu’ils répercutent sur les consommateurs.

Date

Le plan sera présenté “la semaine prochaine”, a déclaré mercredi aux journalistes le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, sans mentionner de date précise.