La nouvelle Miss France s’est déclarée féministe et a défendu le règlement du concours dans un contexte de controverse.

Diane Leyre, 24 ans, qui représentait le nord de l’Ile-de-France, a été couronnée Miss France samedi soir, après une émission scintillante suivie par plus de 7 millions de personnes.

Le concours de beauté annuel a vu 29 femmes, chacune représentant une région différente, présenter une série de chorégraphies sur talons hauts sur des airs musicaux connus, avec beaucoup de strass et de paillettes, et sous les acclamations du public au Zénith de Caen.

Mais le concours, qui n’est ouvert qu’aux femmes célibataires d’au moins 1,70 mètre et âgées de moins de 25 ans, fait l’objet d’un débat croissant.

Leyre, une brune d’1,77 m, diplômée en commerce international, a rejeté les critiques, déclarant aux journalistes : “En tant que femme, je veux montrer qu’on peut être Miss France et féministe (…) Pour moi, le féminisme, c’est décider de faire ce que je veux.”

Invitée par l’AFP à réagir aux propos de la ministre de l’égalité des femmes et des hommes, Elisabeth Moreno, qui a déclaré que le règlement de Miss France était “complètement has been”, elle a répondu : “Si c’est has-been, on aime les has-been. Miss France reste l’événement de l’année (…) Miss France est et restera Miss France. Cela a toujours été comme cela. On l’aime comme ça depuis des années. Alors pourquoi le changer pour l’instant ?”

Le débat sur le concours a aussi apparemment divisé le gouvernement, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot affirmant vendredi : “J’aime le concours Miss France (…) C’est un concours ludique, glamour”.

“On a besoin d’un peu de légèreté” et ces jeunes femmes “sont loin d’être des potiches”, a-t-elle déclaré à BFMTV.

Mais Moreno a déploré le même jour les “règles désuètes (…) qui peuvent être discriminatoires” après avoir rencontré les candidates à Caen.

Le ministre a regretté, par exemple, qu'”une veuve ou une femme déjà mère ne puisse pas se présenter”.

“Pourquoi une Miss France ne pourrait-elle pas faire de l’ironie, être mère ou poser seins nus pour lutter contre le cancer ?”, s’est-elle interrogée, en référence à une candidate disqualifiée du concours de 2020 pour avoir fait cette dernière chose.

Moreno a ensuite reçu au ministère Alexia Laroche-Joubert, présidente de la société Miss France, filiale de la société de production Endemol, et s’est dite “presque certaine” que les règles “vont changer”.

Laroche-Joubert a depuis annoncé, lors de la présentation du concours 2022, que les candidates seront pour la première fois rémunérées pour la finale mais pas pour les répétitions.

Le conseil des prud’hommes de Bobigny doit examiner le 21 juin une plainte déposée par l’ONG “Osez le féminisme”, qui accuse le concours de violer le droit du travail.

“Il y a des critères qui doivent évoluer pour s’adapter à l’époque (…). Je pense que sûrement le statut de célibataire est obsolète”, a également reconnu Laroche-Joubert.

Moreno, quant à lui, a également déclaré samedi que la participation de personnes transgenres est “envisageable” et a “fait partie des discussions” avec Laroche-Joubert.

Pour la ministre, le concours mérite d’être soutenu car “il a été un moyen pour beaucoup de femmes de s’émanciper”.