Le candidat d’extrême gauche à la présidentielle française Jean-Luc Mélenchon a cherché dimanche à revigorer sa campagne en perte de vitesse pour l’élection d’avril avec un rassemblement “immersif et olfactif”, utilisant des vidéos à 360 degrés, des sons et des odeurs diffusés dans un hall d’exposition.
L’événement inhabituel dans la ville de Nantes, dans l’ouest du pays, s’est déroulé alors que la gauche française, autrefois puissante, est profondément fracturée et lutte pour faire entendre sa voix dans une campagne où les figures d’extrême droite et conservatrices ont attiré l’attention jusqu’à présent.
Selon son programme de campagne, M. Mélenchon souhaite que le gouvernement français garantisse des emplois pour tous, se retire de l’OTAN, désobéisse aux règles de l’UE, légalise le cannabis, renationalise certaines entreprises, bloque la hausse des prix de l’énergie, augmente les impôts des multinationales et des ménages riches et consacre davantage de fonds à la lutte contre la discrimination raciale et autre.
Il a promis que le rassemblement de dimanche serait un événement “positif” à un moment marqué par l’hostilité politique.
Mais M. Mélenchon – un feu follet politique au tempérament notoire – est également source de division, et refuse de former un front uni avec d’autres candidats de gauche contre le président centriste Emmanuel Macron, qui devrait se représenter.
Pour l’événement de dimanche, le hall d’exposition a recouvert ses murs et ses plafonds d’écrans pour créer une expérience “immersive”, qui, selon le parti de Mélenchon, La France décomplexée, vise à “unir l’esprit et les sens” et à convaincre les électeurs de gauche que tout n’est pas perdu.
Mélenchon a critiqué les règles du gouvernement français en matière de vaccins et de virus comme étant trop restrictives, et sa campagne n’exigeait aucun laissez-passer pour entrer dans l’événement mais distribuait des masques à l’entrée.
Mélenchon, 70 ans, a attiré l’attention lors de la course présidentielle de 2017 pour avoir tenu un meeting de campagne par hologramme, son image étant projetée simultanément dans des lieux de la France entière. Un spectacle similaire est prévu pour début avril.
Il était le candidat de gauche le plus performant en 2017, remportant 19,6 % des voix, mais n’est arrivé qu’en quatrième position. Cette fois-ci, six candidats de gauche sont en lice pour le vote du premier tour du 10 avril, et les sondages suggèrent qu’aucun d’entre eux n’a une chance d’atteindre le second tour probable, qui réunira les deux premiers, le 24 avril.
De nombreux électeurs sont indécis et le champ des candidats continue de se déplacer.
Selon les sondeurs, les principaux adversaires de Macron sont la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen, qu’il a battue au second tour en 2017 ; la candidate conservatrice des Républicains Valérie Pecresse, qui a visité un camp de migrants en Grèce ce week-end pour faire pression en faveur de l’endiguement de la migration vers l’Europe ; et le pundit populiste d’extrême droite Eric Zemmour, qui a été condamné à plusieurs reprises pour discours de haine.
Parmi les autres candidats figurent la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo, le candidat du parti des Verts Yannick Jadot et l’ancienne ministre de la justice Christine Taubira.