Les 16 et 17 juillet 1942, la police française a rassemblé 13 152 personnes juives à Paris et dans sa proche banlieue, et les a emmenées au stade du Vélodrome d’Hiver, où elles ont été détenues dans des conditions de promiscuité et d’insalubrité.
Ils ont ensuite été déportés, d’abord dans des camps d’internement français avant que beaucoup ne soient envoyés à Auschwitz et assassinés.
Cette année marque les 80 ans de cet horrible événement et à la place de l’ancien Vel d’Hiv, comme on l’appelle communément, se trouve désormais le “Jardin du souvenir”, que le Premier ministre français Elisabeth Borne visitera ce week-end.
Le Premier ministre se souviendra de la tragédie et de ses survivants lors d’une cérémonie le dimanche 17 juillet, journée nationale du souvenir.
Le Premier ministre Borne, dont le père a survécu au camp de la mort nazi d’Auschwitz, se rendra d’abord au jardin du souvenir sur l’ancien site du Vél d’Hiv, puis déposera une gerbe sur la place de la “Place-des-Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d’Hiver”.
La tragédie sera également commémorée dans une exposition de photographies au Jardin de Luxembourg.Intitulée “N’oublions pas”, l’exposition comprendra 42 portraits de survivants de l’Holocauste, qui seront accrochés aux grilles du jardin, avec un code QR sous chaque photo, permettant de connaître l’histoire individuelle et le témoignage de la personne sur l’image.
Vous pouvez également voir les portraits et lire les histoires en vous rendant sur https://lestweforget.crif.org/.
L’exposition, qui se tiendra jusqu’au 7 août, a été organisée par le photographe germano-italien Luigi Toscano, qui a déjà réalisé les portraits de plus de 400 survivants à travers le monde.
L’héritage de l’occupation nazie et des crimes de guerre en France a été compliqué et ce n’est qu’en 1995 que le président de l’époque, Jaques Chirac, a reconnu la complicité du gouvernement français de Vichy dans les atrocités nazies telles que la déportation et le meurtre en masse des Juifs en France.
En 2017, le président français Emmanuel Macron a admis la responsabilité de l’État français dans la rafle du Vel d’Hiv, déclarant dans un discours que “C’est bien la France qui a organisé” la rafle.
Plus de 77 000 Juifs français sont morts dans les camps de concentration nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
À l’occasion du 75e anniversaire, Sarah Lichtsztejn-Montard a raconté au média français France 24 comment elle a survécu et s’est échappée du Vél d’Hiv, décrivant comment cette journée a commencé lorsque Sarah et sa mère ont été conduites dans un garage à l’angle des rues Belleville et Pyrénées, puis plus tard dans le 15e arrondissement, au Vélodrome d’Hiver, à seulement dix minutes de marche de la Tour Eiffel.
Sarah meurt, âgée de 93 ans, en février.
