Le prix Nobel de littérature appelle les Français à se joindre aux manifestations du 16 octobre.

L’auteur français Annie Ernaux a remporté le prix Nobel de littérature 2022. Photo : JULIEN DE ROSA / AFP

Les organisateurs de la manifestation du 16 octobre accusent Macron de ne pas s’être attaqué à la flambée des prix de l’énergie et d’autres produits de première nécessité, et d’avoir pris des mesures insuffisantes contre le changement climatique.

“Emmanuel Macron se saisit de cette inflation pour creuser les écarts de richesse, et augmenter les profits du capital, aux dépens de tous”, peut-on lire dans la lettre du Journal du Dimanche.

“Et ce choc permet à ce gouvernement des riches d’ouvrir une nouvelle phase : s’attaquer aux piliers de notre solidarité, au cœur de notre protection sociale – d’abord avec les allocations d’emploi, et maintenant le système de retraite.”

La coalition de gauche La Nupes a appelé les gens à rejoindre les manifestations à Paris le dimanche 16 octobre contre la hausse du coût de la vie et l’inaction du gouvernement face à la crise climatique. Les détails complets des manifestations devraient être publiés cette semaine.

Ernaux, 82 ans, a été cité en premier et parmi les plus éminents des 69 signataires qui comprennent des collègues auteurs ainsi que des économistes, des professeurs et des militants.

Macron avait salué l’obtention du Nobel par Ernaux, qualifiant sa voix de “celle de la liberté des femmes et des oubliés”.

Mais cette critique publique inhabituelle de la part d’un écrivain dont les œuvres profondément intimes et féministes ont été largement acclamées ces dernières années pourrait renforcer la colère suscitée par son projet de réforme des retraites.

Le gouvernement de Macron fait face à quelques mois de turbulence, ayant perdu sa majorité absolue au Parlement, il semble toujours déterminé à aller de l’avant avec un programme ambitieux de réformes, y compris des changements très controversés des systèmes d’allocations et de retraites.

En 2019, d’énormes grèves ont accueilli sa première tentative de réforme du système de retraite du pays – les changements ont finalement été adoptés par le Parlement, mais n’ont jamais été mis en œuvre en raison de la pandémie.