Sunak et Macron conviennent d'une plus grande coopération sur les migrants de la Manche, selon le bureau du Premier ministre britannique.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a eu son premier entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron vendredi. Photo de JUSTIN TALLIS / AFP

Un porte-parole britannique a déclaré que les dirigeants “se sont engagés à approfondir notre partenariat pour dissuader les voyages mortels à travers la Manche qui profitent aux criminels organisés”.

En revanche, le porte-parole de l’Elysée n’a pas évoqué les traversées de la Manche, se contentant de dire que Macron avait “exprimé sa volonté de travailler étroitement avec le Premier ministre pour approfondir la relation bilatérale entre la France et le Royaume-Uni, notamment dans les domaines de la défense, des affaires stratégiques et de l’énergie.”

Sunak a souligné “l’importance pour les deux nations de rendre la route de la Manche complètement non viable pour les trafiquants d’êtres humains”.

Cette année, un nombre record de 37.570 personnes ont traversé la Manche vers l’Angleterre dans de petites embarcations.

Cette question a provoqué un casse-tête politique majeur pour le gouvernement britannique, qui avait promis de renforcer les contrôles aux frontières après avoir quitté l’Union européenne.

Les tensions ont augmenté entre Londres et Paris, le gouvernement britannique accusant la France de ne pas faire assez pour arrêter les traversées, tandis que le gouvernement français a déclaré que le Royaume-Uni n’avait pas respecté les paiements promis pour une surveillance accrue des côtes de la Manche.

Le journal The Times a affirmé vendredi que M. Sunak souhaite renforcer les termes d’un projet d’accord avec la France sur la coopération transmanche et le rendre “plus ambitieux”.

Sunak veut que le projet d’accord avec la France comprenne un nombre minimum d’officiers français patrouillant sur les plages, selon le rapport. Le Premier ministre souhaite également que de nouveaux objectifs internes soient fixés au ministère de l’Intérieur britannique afin de traiter 80 % des demandes d’asile dans un délai de six mois et de réduire l’arriéré actuel.

La ministre de l’intérieur de Sunak, Suella Braverman, soutient un plan gouvernemental visant à envoyer les migrants et les demandeurs d’asile qui arrivent par bateau au Rwanda – un projet auquel s’oppose fermement le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés qui le décrit comme “contraire à la lettre et à l’esprit de la Convention sur les réfugiés”.

Macron et Sunak ont convenu d’un sommet bilatéral, qui se tiendra en 2023.