Il y avait 7,5 millions d’enfants en Ukraine avant que la Russie ne lance son invasion du pays le 24 février. Depuis, environ deux millions ont fui vers d’autres pays de l’UE.

Dans le cadre de leur tentative de reconstruire leur vie dans un pays étranger, beaucoup de ces enfants ukrainiens réfugiés ont commencé à retourner à l’école. Je suis allée en France pour voir comment ces enfants ukrainiens s’adaptent à leur nouvelle vie à l’étranger.

On ne s’attendrait pas à ce qu’un adolescent, tranquillement assis à son bureau d’école, prononce les mots ci-dessus. Mais c’est exactement ce que Serhii Horbonos, 17 ans, m’a dit lorsque nous nous sommes rencontrés.  Il est arrivé en France sans ses parents. Il est venu dans le cadre d’un groupe de 26 Ukrainiens, tous originaires de Dnipro, dans l’est de l’Ukraine. Même si les étudiants venaient tous de la même ville, ils ne s’étaient jamais rencontrés auparavant – depuis, ils sont devenus comme une famille.

J’ai rencontré Serhii à la “Diois School Academy” dans la ville de Die, dans le sud de la France. Cette région montagneuse idyllique ne pourrait pas être plus différente de l’Ukraine déchirée par la guerre. La direction de l’école a créé un cours de français intensif à leur intention. L’objectif est de les aider à s’intégrer progressivement afin qu’ils puissent participer à d’autres cours.

Leur professeur me dit que les discussions sur la guerre sont exclues de la classe. Entre les ricanements sur la prononciation du français, l’ambiance devient parfois plus lourde. Mais les tentatives de lecture du son français du ‘U’ déclenchent à nouveau les rires.

Le but n’est pas seulement de leur apprendre le français, dit le directeur de l’académie, Jean-Yves Ebel, mais aussi de leur redonner une vie sociale, de les laisser vivre leur vie d’adolescents.

“L’une des missions de l’éducation est de donner aux élèves un lieu pour développer leur personnalité et leur bien-être.”

L’assimilation des élèves ukrainiens dans les classes des écoles françaises que j’ai vues se faisait avec beaucoup d’attention et de respect. J’ai été ému de voir le petit Andrii, 9 ans, originaire de Kiev, dans sa nouvelle classe à Lyon. Il était le seul non-francophone parmi une trentaine d’élèves. Son enseignante utilisait une application de traduction sur son téléphone portable pour communiquer avec lui. Ses camarades de classe ont utilisé des gestes et de la bonne volonté. Andrii était l’un des meilleurs élèves de sa classe ukrainienne. Malgré ce changement radical d’environnement, il comprend de mieux en mieux.

J’ai quitté toutes les écoles que j’ai visitées avec un sourire et une pensée. Il est certain que tous les réfugiés de toutes les ethnies et nationalités méritent le même soutien sans précédent accordé aux Ukrainiens.