MAP : Où et quand Paris interdit-il les voitures ?

Une cycliste passe devant la cathédrale Notre-Dame, qui se trouvera dans la “zone de calme” proposée. Photo : Anne-Christine POUJOULAT / AFP

C’est que les autorités parisiennes ont retardé l’introduction de leur plan visant à limiter l’utilisation des véhicules dans le centre de la ville.

Voici comment les nouvelles règles fonctionneront, et quand elles seront introduites.

Où ?

Cela ne concerne pas l’ensemble de Paris, mais seulement les arrondissements 1 à 4, qui constituent une grande partie du centre historique de la ville qui longe la Seine et attire le plus de touristes.

La carte ci-dessous du journal Le Parisien montre la zone centrale qui sera affectée par les nouvelles règles.

Quand ?

Les plans ont été annoncés pour la première fois en mai 2021 et devaient entrer en vigueur en 2022.

Cependant, jeudi, les autorités parisiennes ont annoncé que la date de début serait repoussée à 2024, car plus de temps de préparation était nécessaire pour mettre en œuvre les changements. Elles mèneront également une enquête publique complète tout au long de l’année 2022.

La zone a également été rebaptisée zone apaisée (zone calme).

Cette décision intervient après que la préfecture de police de Paris, qui a la responsabilité conjointe du projet avec la mairie, ait publié une lettre disant qu’elle ne soutenait pas l’introduction immédiate des plans en raison de préoccupations concernant l’accès des services d’urgence, ainsi que l’impact économique sur la ville.

La date exacte de l’introduction en 2024 n’a pas été fixée, mais l’adjoint au maire de Paris Emmanuel Grégoire a déclaré qu’elle commencerait au début de l’année 2024, avant les Jeux Olympiques de Paris, qui se tiendront en juillet et août.

Quoi ?

Les plans tels qu’envisagés par la mairie ne constituent pas une interdiction totale de tous les véhicules dans le centre-ville, et il y a de nombreuses exceptions.

La cible principale est le trafic de transit – les véhicules qui traversent la zone centrale pour se rendre dans une autre partie de la ville – qui, selon David Belliard, l’adjoint au maire de Paris chargé des transports, représente 50 % du trafic total dans le centre ville.

Il y aura des exemptions pour les personnes qui vivent dans les zones centrales pour utiliser des voitures, ainsi que des allocations pour les livreurs, les personnes handicapées, les taxis, les véhicules VTC comme Uber, les bus et le covoiturage.

Seront également autorisés à entrer les personnes dont “la destination est la zone calme” – a expliqué M. Belliard : “Si j’y habite, si j’y travaille, si je vais au cinéma, voir des amis, ou dans un magasin… Tout cela sera autorisé.”

L’application de la zone sera assurée par des contrôles de police à l’entrée et à la sortie de la zone, ainsi que par des moyens plus techniques tels que des caméras de reconnaissance de plaques minéralogiques pour les résidents, bien que la mairie concède qu’une grande partie dépendra de “l’autorégulation” des personnes qui suivront les règles.

Même avec toutes les exemptions susmentionnées, la mairie estime que ses plans permettront de réduire d’environ 250 000 le nombre de trajets par jour.

Les Parisiens sont-ils favorables à cette mesure ?

Certains oui, d’autres non. Selon la Mairie, 78% des personnes qui ont répondu à leurs enquêtes en ligne et sur papier (environ 7.500 personnes) soutiennent le concept de limitation du trafic en centre-ville.

Mais le projet a également suscité de vives critiques de la part de nombreuses personnes, qui affirment qu’il ne fera que repousser le trafic vers les arrondissements moins centraux – qui sont moins riches et attirent moins de touristes – ce qui revient à déplacer le problème. Les maires des 5e, 6e et 7e arrondissements, qui se trouvent juste en dehors de la zone, y sont opposés.

Les opposants affirment également qu’elle ciblera injustement les banlieusards de la grande banlieue, où les transports publics sont souvent médiocres.

Ce projet s’inscrit dans le cadre d’un effort de longue haleine des autorités parisiennes pour rendre le centre-ville moins pollué et plus convivial pour les voitures et les piétons, notamment en piétonnisant les Quais le long de la Seine, en interdisant la circulation sur certaines routes comme la rue de Rivoli et en ajoutant des pistes cyclables supplémentaires dans tout le centre-ville.

Interdire les vieilles voitures

Outre l’interdiction de circuler dans le centre-ville, les autorités parisiennes mettent progressivement en place des restrictions pour les véhicules plus anciens et plus polluants, sur la base du système de vignettes Crit-Air.