Macron dévoile son programme à l'approche des élections françaises

Photo de Ludovic MARIN / POOL / AFP

L’homme de 44 ans a retardé jusqu’à la dernière minute la déclaration de son intention de se représenter aux élections. Il est maintenant sous pression pour s’engager auprès des électeurs et de ses rivaux avant le scrutin du 10 avril.

Ces dernières semaines, le centriste s’est concentré sur les efforts diplomatiques de l’Occident pour mettre fin à la guerre en Ukraine, ce qui lui a permis d’améliorer sa cote de popularité dans son pays, où la plupart des électeurs approuvent ses efforts.

S’il devient le premier président français à être réélu en 20 ans le mois prochain, l’ancien banquier d’affaires devrait se concentrer sur l’approfondissement de ses réformes intérieures favorables aux entreprises et sur l’accélération de sa vision d’une Union européenne plus puissante.

Mais peu de détails spécifiques sur son programme ont été révélés jusqu’à présent.

L’événement de jeudi à Paris, qui comprendra une longue conférence de presse, est “un exercice important pour montrer qu’il répond aux questions et aux critiques à son égard, et qu’il entre donc vraiment en campagne”, a déclaré à l’AFP un ministre sous couvert d’anonymat.

Les rivaux de l’ensemble de l’échiquier politique, qui ont eu du mal à se faire remarquer ces dernières semaines en raison de l’attention portée à l’invasion de la Russie, avaient appelé Macron à déclarer sa candidature depuis le début de l’année.

“Le président veut être réélu sans jamais avoir été vraiment candidat, sans campagne, sans débat, sans compétition d’idées”, a déclaré mardi le président du Sénat, Gérard Larcher.

“S’il n’y a pas de campagne, alors il y aura des questions sur la légitimité du vainqueur”, a déclaré la figure de l’opposition du parti Les Républicains au journal Le Figaro.

Valérie Pécresse, candidate à la présidence des Républicains, a affirmé que “quand on fuit le débat, c’est sans doute qu’on a peur”.

Macron a balayé les critiques, mais a également refusé de participer à des débats télévisés en tête-à-tête avant le premier tour, comme ses prédécesseurs à la présidence.

“Les campagnes électorales lorsqu’un président se représente sont toujours un peu inhabituelles, c’est normal”, a déclaré Macron mardi alors qu’il visitait un centre pour réfugiés ukrainiens en région parisienne.

Les enquêtes les plus récentes auprès des électeurs suggèrent que Macron a gagné entre 5,0 et 6,0 points au cours du dernier mois et pourrait être en passe de remporter le premier tour de l’élection avec un score d’environ 30 %, ce qui constituerait une marge de victoire plus élevée qu’en 2017.

L’ancienne leader d’extrême droite Marine Le Pen se présente en deuxième position, avec un score d’environ 18 pour cent, selon une enquête de sondages du site Politico.

Elle est talonnée par trois candidats autour de 11-12 pour cent : Pécresse, Eric Zemmour, ancien présentateur de télévision d’extrême droite, et Jean-Luc Mélenchon, militant de la gauche dure, qui semble prendre de l’ampleur.

Les deux candidats en tête du premier tour passeront à un second tour le 24 avril, les sondages suggérant actuellement que Macron triompherait largement, quel que soit son rival.

En coulisses, le président aurait exhorté ses partisans à se garder de tout optimisme prématuré.

Il reste une figure très clivante, en raison de ses réductions d’impôts pour les riches, de sa réforme du droit du travail favorable aux entreprises et de sa personnalité abrasive, qui a conduit à de violentes manifestations antigouvernementales en 2018 par les manifestants dits Gilets jaunes.

Une enquête du groupe de sondage Odexa, publiée par Le Figaro mercredi, suggère qu’une personne sur quatre pourrait s’abstenir au premier tour, le deuxième taux le plus élevé depuis 1965.