Des manifestants dans les territoires français d’outre-mer dans les Caraïbes, opposés aux mesures visant à limiter la propagation du Covid-19, ont à nouveau affronté les forces de sécurité mardi, alors que le gouvernement de Paris a promis de rétablir l’ordre.

Les forces de sécurité et les pompiers ont essuyé des tirs en Martinique, où une grève générale a débuté lundi, une semaine après le début d’une grève similaire en Guadeloupe, selon la police. Il n’y a pas eu de victimes.

Des bombes à essence ont été lancées contre la police à Basse-Terre, la principale ville de Guadeloupe où quelque 90 personnes ont été arrêtées ces derniers jours, selon les procureurs.

Des barricades faites de taxis ou de pneus ont également été érigées sur des routes principales en Martinique et en Guadeloupe.

La colère suscitée par les mesures de Covid, y compris la vaccination obligatoire des travailleurs de la santé, a attisé des griefs de longue date dans les territoires français d’outre-mer, qui sont populaires auprès des touristes fortunés mais où les niveaux de pauvreté sont bien plus élevés qu’en France métropolitaine.

En conséquence, les résidents se sont longtemps sentis marginalisés par le gouvernement central.

Barricades faites de voitures brûlées au rond-point de Montebello à Petit-Bourg, Guadeloupe. Photo de Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Les taux de vaccination dans les territoires sont inférieurs à ceux de la métropole avec moins de la moitié de la population vaccinée contre le Covid en Guadeloupe, contre près de 80 % de l’ensemble de la population en métropole.

“La situation est toujours très difficile” en Guadeloupe après plus d’une semaine de troubles, a déclaré le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin à la radio France Inter.

“Ce qui est clair, c’est que le rétablissement de l’ordre public est la condition préalable à toute négociation”.

Une réunion présidée lundi par le Premier ministre Jean Castex n’a pas permis d’apaiser la colère en Guadeloupe.

“Bien sûr que nous continuons la mobilisation. On n’attendait pas grand-chose de Castex et du gouvernement Macron, donc on n’est pas déçu”, a déclaré Hilaire Luce, un manifestant tenant une barricade près du Gosier en Guadeloupe, accusant le gouvernement de faire preuve de “mépris”.

Macron a déclaré lundi que la crise était “explosive” mais a promis que le gouvernement “ne céderait pas aux mensonges, à la déformation de l’information et à l’exploitation par certains de cette situation”.