L’un des plus grands événements culturels d’Europe a de nouveau ouvert ses portes au public en France, la Biennale d’art contemporain de Lyon.

Fondée en 1991, cette manifestation de grande envergure devait fêter son 30e anniversaire l’année dernière, mais les restrictions dues à la pandémie l’ont empêché. Cette année, l’événement se déroule dans l’une des anciennes usines de la ville du sud, qui était le fleuron de l’industrie ouvrière lyonnaise et employait 1 800 ouvriers avant d’être abandonnée.

L’incertitude ressentie au niveau international durant les premières années de la pandémie COVID-19 est exprimée lors de l’événement de cette année, qui se concentre sur “Un manifeste de la fragilité.”

“La fragilité est vraiment un sujet qui est dans l’esprit de tout le monde en ce moment”, a déclaré Till Fellrath, l’un des co-commissaires de la Biennale.

“Lorsque nous avons été désignés pour être les commissaires de cette édition de la Biennale, quelques semaines plus tard, la pandémie de COVID-19 a commencé et toutes les frontières se sont fermées”.

“Nous n’avons donc même pas pu revenir physiquement à Lyon. C’est dans ce contexte que nous avons commencé à discuter avec les artistes. On s’est très vite rendu compte qu’il y a un fil conducteur qui nous relie tous en ce moment.”

L’une des installations, créée par l’artiste belge Hans Op de Beeck, s’intitule “We Were the Last to Stay”.

Elle reconstitue une ville entière post-apocalyptique, où le futur, le présent et le passé se croisent.

Un autre projet explore le soi-disant “âge d’or” de Beyrouth dans les années 1960, qui a eu lieu quelques instants avant le début de la guerre civile libanaise dévastatrice qui a changé le pays de façon permanente.

“Nous avions l’intention de créer cette confrontation entre des partenaires inattendus en un sens”, a déclaré Sam Bardaouil, un autre co-commissaire de l’événement.

“Les artistes ont toujours été contemporains. Les artistes essaient toujours de réfléchir au moment présent et de créer des œuvres qui parlent d’une certaine époque… Mais en même temps, les amener dans cet espace parle aussi de continuité.”

De nombreux musées de la ville, qu’ils soient archéologiques, religieux ou artistiques, collaborent avec la Biennale pour permettre aux visiteurs d’explorer le patrimoine lyonnais à travers des expositions contemporaines.

Au total, 88 artistes de 39 pays verront leurs œuvres exposées à Lyon jusqu’au 31 décembre.