Un concours qui pourrait définir les Jeux olympiques de Paris 2024 se joue 18 mois avant la remise des médailles. Le Comité international olympique est confronté à un défi politique qui rappelle les années 1980.

L’Ukraine a relancé vendredi sa campagne visant à exclure la Russie et son allié militaire, la Biélorussie, des prochains Jeux d’été, en évoquant à Kiev un boycott et le soutien de gouvernements sympathisants dans les pays baltes et ailleurs en Europe.

Le CIO a répondu dans une déclaration qu'”il est regrettable que des politiciens utilisent abusivement les athlètes et le sport comme outils pour atteindre leurs objectifs politiques.”

Les réactions ont été féroces au cours des dix jours qui ont suivi l’annonce par le CIO de sa préférence pour les athlètes russes et biélorusses qui ne soutiennent pas activement la guerre et tentent de se qualifier pour Paris en tant que neutres.

En invoquant des arguments liés aux droits de l’homme – à savoir qu’aucun athlète ne devrait faire l’objet de discrimination en raison du passeport qu’il détient – le CIO a semblé prêt à punir les parties protestataires plutôt que les agresseurs de la guerre.

Le CIO s’est appuyé sur ses propres règles et sur l’histoire olympique pour défendre son point de vue.

Le document des règles dit que chacun des 206 comités nationaux olympiques (CNO) est obligé de participer aux Jeux Olympiques en envoyant des athlètes.

Tout CNO peut choisir de boycotter des Jeux Olympiques sur une question de principe honnête – sachant qu’à Lausanne, cet acte ne sera pas facilement oublié ou pardonné.

Premier boycott depuis 1988 ?

Aucune équipe n’a boycotté les Jeux olympiques depuis que la Corée du Nord a snobé son voisin du Sud pour les Jeux d’été de Séoul en 1988.

Cela a clôturé une période différente de l’histoire olympique après les boycotts significatifs à chaque Jeux d’été de 1976 à 1984.

Un grand nombre de pays africains n’ont pas participé aux Jeux de Montréal en 1976 parce que la Nouvelle-Zélande y serait présente peu après la tournée de son équipe de rugby emblématique en Afrique du Sud.

Les États-Unis ont mené le plus grand boycott en 1980. Plus de 60 équipes ont refusé de se rendre à Moscou après l’invasion de l’Afghanistan par l’Union soviétique. Le président du CIO, Thomas Bach, fait partie des athlètes ouest-allemands qui ne peuvent pas se rendre à Moscou, ce qui le prive de la possibilité de défendre le titre d’escrimeur par équipe.

Quatre ans plus tard, l’Union soviétique et ses alliés d’Europe de l’Est refusent de participer aux Jeux olympiques de Los Angeles.

Plus célèbre encore, l’Afrique du Sud a été interdite par le CIO de participer à tous les Jeux olympiques de 1964 à 1988 en raison de son système d’apartheid et de ses lois de discrimination raciale.

Pour en savoir plus, regardez le reportage d’Euronews dans la vidéo ci-dessus.