L’agence de lutte contre la fraude de l’Union européenne a mis en examen la candidate à la présidence française, Marine Le Pen, ainsi que d’autres membres de son parti nationaliste d’extrême droite, pour détournement de fonds publics alors qu’ils siégeaient au Parlement européen.

Cette enquête intervient quelques jours seulement avant le dernier tour de l’élection présidentielle, au cours duquel Mme Le Pen espère détrôner le président sortant Emmanuel Macron dans une course serrée.

Rodolphe Bosselut, avocat du parti de Mme Le Pen, le Rassemblement national, a déclaré qu’elle niait tout acte répréhensible et a remis en question le moment politiquement sensible des accusations.

Le Pen a appelé à un référendum sur l’appartenance de la France à l’UE dans le passé, et a critiqué vocalement le bloc à de nombreuses occasions.

Le rapport, qui a été préparé par l’agence de lutte contre la fraude de l’UE, l’OLAF, puis transmis au bureau du procureur de Paris, a été révélé par le site d’information d’investigation français Mediapart.

Le Pen, son père Jean-Marie Le Pen et d’autres membres de leur parti ayant siégé au Parlement européen sont accusés d’avoir utilisé 617.000 euros d’argent public pour des raisons “fictives”, notamment au profit d’entreprises proches du Rassemblement national.

Les membres du parti ont été accusés de “violations graves” et de “comportement inapproprié” par l’OLAF, qui demande un remboursement, en plus d’accusations potentielles de fraude et de détournement de fonds.

La réputation des institutions de l’UE a également été “mise en péril” par leur conduite, a allégué l’OLAF.

Une enquête sur le rapport de l’OLAF doit encore être ouverte en France et aucun autre détail n’a été communiqué, bien que le parquet de Paris ait déclaré être “en cours d’analyse” des allégations.

Ce n’est pas la première fois que Le Pen et son parti sont accusés de détourner des fonds européens.

Mme Le Pen a fait l’objet d’accusations préliminaires en 2018 sur la base d’une enquête distincte de l’OLAF accusant des membres du Rassemblement national d’utiliser des assistants rémunérés par le Parlement européen pour l’activité politique du parti.

Les retombées juridiques ont poursuivi son parti depuis lors.

Le Pen, qui a siégé au Parlement européen entre 2004 et 2017, affrontera Macron lors d’un débat crucial mercredi avant l’élection de dimanche.

Macron, un candidat centriste et pro-UE, est actuellement en tête des sondages.