Un nouveau sondage montre que l’écrasante majorité des travailleurs français souhaite l’abandon de l’application du port du masque. Mais les autorités sanitaires nationales affirment que c’est encore trop tôt.

Un sondage effectué par Ipsos-Sopra Steria, et le journal Le Parisiena révélé que 74 % des salariés français souhaitent avoir la possibilité de ne pas porter de masque au travail.

L’enquête menée fin septembre auprès de 1 118 personnes et publiée lundi a révélé que seuls 8 % des salariés français étaient résolument en faveur du maintien de la règle du masque obligatoire au bureau.

Selon la loi française, les employeurs sont tenus de “prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la santé physique et mentale des travailleurs.”

Actuellement, le port du masque est obligatoire dans tous les emplois en contact avec le public, dans les lieux de travail fermés à l’intérieur et dans les véhicules de travail où il y a plus d’une personne à la fois. Pour les personnes travaillant dans des ateliers ou à l’extérieur, le port du masque n’est actuellement pas nécessaire, sauf si une distance sociale de 2 mètres ne peut être maintenue ou si la ventilation est insuffisante.

Selon Brice Teinturier, directeur d’Ipsos France, l’insatisfaction du public à l’égard de la réglementation actuelle sur le port du masque reflète le fait que la majorité de la population est vaccinée.

Nous sommes dans la logique de ce qu’a déclaré Emmanuel Macron en juillet dernier : ce n’est pas aux vaccinés de supporter les restrictions faites par ceux qui s’y opposent… “. [vaccination]”, a-t-il déclaré. Le Parisien.

Les travailleurs de la capitale française se sont plaints de cette mesure auprès de The Local.

“Je respecte la règle mais je ne pense pas qu’elle soit justifiée”, a déclaré Maâti Cherakaoui, un ingénieur de 43 ans. “Je ne sais pas si elle est utile pour empêcher la propagation du virus”.

Victor Dentas, un agent de sécurité de 40 ans a été plus direct. “C’est limitatif dans le sens où les masques ne sont tout simplement pas très confortables”, a-t-il déclaré. “Je pense que d’ici à ce que 90 % de la population soit vaccinée, ils ne seront plus aussi utiles”.

Actuellement, 84 pour cent de la population française âgée de plus de 12 ans est vaccinée. Mais le Haut Conseil de la santé publique de France insiste sur le fait que “la meilleure stratégie pour réduire le risque de transmission du virus SRAS-CoV-2 est de combiner le port du masque et la distanciation physique. Le port d’un masque est la seule mesure efficace lorsqu’une distance physique d’au moins 1 mètre n’est pas garantie.”

A méta-analyse de six articles distincts évalués par des pairs a révélé que le port d’un masque peut réduire de 60 % le risque d’attraper le covid.

Les personnes vaccinées ont moins de risque de tomber gravement malades à cause du COVID-19, mais elles peuvent toujours être infectées et transmettre le virus à d’autres personnes – c’est un fait scientifique.

L’abandon de la réglementation sur les masques obligatoires risque également de mettre en danger les personnes souffrant de diverses maladies chroniques. Renaloo, une association de patients souffrant de maladies rénales, a tweeté : ” La suppression des masques sur le lieu de travail exclurait les personnes gravement immunodéprimées.

Selon Covaxinfo, un site web de sciences de la santé dirigé par le professeur Yonathan Freund, un médecin urgentiste, les personnes vaccinées devraient continuer à porter des masques. “Tant qu’il n’y aura pas assez de personnes vaccinées et que le virus continuera à circuler, le respect des mesures de protection est indispensable”, écrit-il.

Selon le sondage, publié dans Le Parisien, 67% des personnes interrogées souhaitent que le passeport sanitaire (passe sanitaire) soit utilisé comme condition d’accès au lieu de travail. Pour l’instant, il n’est obligatoire que pour les travailleurs en contact direct avec le public. Le passeport sanitaire pourrait rester un élément de la vie en France jusqu’à l’été 2022.