La France se tourne vers l’Union européenne pour engager une action en justice contre le Royaume-Uni, après que les pêcheurs français n’ont pas reçu les licences qui leur avaient été promises.

Paris va demander à la Commission européenne d’ouvrir une procédure contentieuse post-Brexit contre la Grande-Bretagne dans le cadre d’un différend de longue date sur les licences de pêche pour les bateaux français dans les eaux britanniques, a déclaré vendredi le ministre français des Affaires européennes.

“Dans les prochains jours, nous allons demander à la Commission européenne de lancer un contentieux, une procédure juridique, pour les licences auxquelles nous avons droit”, a déclaré Clément Beaune après que le président Emmanuel Macron ait rencontré des représentants de la pêche et des responsables locaux.

Les pêcheurs français affirment que la Grande-Bretagne et l’île anglo-normande de Jersey, une dépendance de la couronne britannique, retiennent les licences pour les bateaux français qui ont été autorisés à naviguer dans leurs eaux pendant des années avant que la Grande-Bretagne ne quitte l’UE.

Les pêcheurs du nord de la France ont promis cette semaine d’intensifier leurs protestations et de bloquer les bateaux britanniques dans les ports français le long des côtes de la Manche.

La Grande-Bretagne a accepté de délivrer 23 licences supplémentaires aux pêcheurs français samedi, mais la France estime qu’elle a droit à environ 80 licences britanniques supplémentaires.

L’Union européenne avait fixé à Londres la date limite du 10 décembre pour accorder des licences à des dizaines de bateaux de pêche français dans le cadre de l’accord commercial post-Brexit signé l’année dernière, Paris menaçant d’une action juridique européenne si aucune avancée n’émergeait.

Les procédures judiciaires pourraient voir l’UE imposer des pénalités financières ou même des droits de douane sur les produits britanniques si la Grande-Bretagne est jugée comme renonçant à ses engagements.

Les deux pays se sont affrontés à plusieurs reprises cette année à propos de la question des droits de l’homme. la pêche ainsi que les migrants traversant la Manche, les accords commerciaux post-Brexit et la vente de sous-marins à l’Australie.

Londres a brièvement déployé deux canonnières en mai lorsque des dizaines de chalutiers français se sont massés au large de l’île anglo-normande de Jersey pour protester contre les problèmes de licence, ce qui a incité la France à envoyer deux navires de patrouille côtière.

Le président français Emmanuel Macron a accusé la semaine dernière le gouvernement du Premier ministre britannique Boris Johnson de ne pas tenir sa parole sur le Brexit, déclarant que “le problème du gouvernement britannique est qu’il ne fait pas ce qu’il dit”.

L’UE et la Grande-Bretagne sont également engagées dans un conflit commercial distinct sur les contrôles des produits entrant dans la province britannique d’Irlande du Nord, après que le gouvernement britannique a unilatéralement reporté l’introduction des contrôles.