La France ordonne la création d'une cellule de crise pour faire face à une sécheresse

Le lit asséché du lac des Brenets, à la frontière entre la France et la Suisse. (Photo : Fabrice Coffrini / AFP)

Des restrictions d’eau ont déjà été ordonnées dans la quasi-totalité des 96 départements de France métropolitaine, dont 62 au niveau d’alerte le plus élevé, et l’agence nationale Météo-France prévoit peu de répit dans les semaines à venir.

“Cette sécheresse est la pire jamais enregistrée dans notre pays… la situation pourrait persister pendant les deux prochaines semaines et s’aggraver encore”, a déclaré le cabinet du Premier ministre Elisabeth Borne dans un communiqué.

La sécheresse est un “désastre” pour les agriculteurs du pays ainsi que pour “nos écosystèmes et la biodiversité”, a-t-elle ajouté.

La hausse des températures a augmenté l’évaporation des lacs et des rivières dont le niveau a baissé au moment où les besoins en irrigation augmentent en prévision des récoltes d’automne.

L’électricien EDF, contrôlé par l’État, a dû réduire la production de plusieurs centrales nucléaires en raison de la température trop élevée des rivières, ce qui signifie que l’eau utilisée pour refroidir les réacteurs ne peut être renvoyée en toute sécurité dans les cours d’eau naturels.

“Face à cette situation historique, le Premier ministre a décidé d’activer une cellule de crise interministérielle et appelle chacun à préserver nos ressources en eau”, a déclaré son cabinet.

Mais la déclaration n’a pas abordé les critiques croissantes concernant les exceptions accordées aux terrains de golf, qui sont autorisés à continuer à arroser les greens même dans les départements désormais en alerte de crise de sécheresse.

Plusieurs autres pays européens ont également émis des avertissements de sécheresse sévère, et l’UE a exhorté cette semaine ses membres à réutiliser les eaux usées urbaines traitées pour les fermes desséchées du continent.

La crise a fait naître la crainte que les rendements des céréales et d’autres cultures ne diminuent, ce qui entraînerait une nouvelle hausse des prix des denrées alimentaires, déjà en partie due aux perturbations causées par l’invasion de l’Ukraine par la Russie.