La France a prévenu jeudi que si les 53 licences encore en attente d’approbation par le Royaume-Uni n’étaient pas accordées d’ici vendredi soir, elle demanderait à l’UE d’aller “au contentieux”.

Annick Girardin, ministre française de la mer, a fait cette annonce lors d’une audition devant une commission sénatoriale.

“Si toutes les licences ne sont pas accordées d’ici demain soir (délai fixé par Bruxelles à Londres pour régler les litiges de pêche), la France demandera la réunion du conseil de partenariat”, censé garantir l’application de l’accord post-Brexit, “pour constater le non-respect de sa signature par le Royaume-Uni”, a déclaré Annick Girardin,

“C’est la Commission qui prendra les mesures contentieuses et de rétorsion si elles doivent être appliquées”, a-t-elle ajouté.

Le Royaume-Uni a délivré 1 004 licences à des bateaux de pêche français mais 94 licences sont encore en attente, a déclaré Mme Girardin.

Selon l’accord commercial du Brexit conclu juste avant Noël 2020, les bateaux de pêche de l’UE peuvent continuer à pêcher dans les eaux britanniques s’ils obtiennent une licence.

Mais ils doivent prouver qu’ils y pêchaient auparavant – une exigence que les petits bateaux français, dépourvus de la technologie appropriée, ont trouvé difficile à remplir. Nombre d’entre eux n’ont pas réussi à obtenir des licences auprès des autorités du Royaume-Uni ou de l’île anglo-normande de Jersey.

La France soutient que les bateaux sont bien connus des autorités britanniques et que leurs antécédents sont de notoriété publique, bien que certains commentateurs français remettent en question leurs droits stricts en vertu de la lettre de la loi.

Le site gouvernement britannique a déclaré qu’il avait délivré des licences pour 98% des demandes françaises qu’il avait reçues et à tous ceux qui avaient demandé l’accès à la zone de 12 à 200 milles nautiques loin des côtes.

Dans la zone sensible des 6 à 12 milles nautiques, cependant, 31 des 50 licences pour des navires de moins de 12 mètres étaient encore en attente au début du mois de novembre, ainsi que trois des 88 demandes de navires de plus de 12 mètres.

L’île de Jersey a quant à elle approuvé 113 des 217 demandes, et 49 licences temporaires supplémentaires ont été accordées jusqu’à la fin du mois de janvier 2022 afin de donner à ces navires plus de temps pour fournir les preuves nécessaires.

Mme Girardin a précisé qu’au total 53 licences d’accès à la zone des 6-12 milles nautiques sont encore en attente, “dont 40 sont demandées pour des navires de remplacement (nouveaux bateaux achetés par les pêcheurs pour renouveler leur flotte)” et que Londres refuse pour l’instant d’examiner, selon elle.