La France a inculpé une première personne dans le cadre de l’accident d’avion mortel survenu en 2004 au large de la côte de Charm el-Cheikh.

Mohamed Nour — l’ancien directeur général de Flash Airlines — a été mis en examen pour “homicide involontaire” en décembre, a confirmé une source judiciaire.

C’est la première fois qu’une personne est mise en examen dans le cadre de l’enquête, 18 ans après l’accident.

Les 148 passagers et membres d’équipage — dont 134 citoyens français — sont morts lorsque le Boeing 737 s’est écrasé en Mer Rouge le 3 janvier 2004.

Une enquête a révélé que l’avion s’était écrasé trois minutes seulement après son décollage d’Egypte, mais la cause de l’accident n’a pas été établie.

Une action en justice contre Flash Airlines a été rejetée en 2017, les juges ayant estimé que les charges contre la compagnie égyptienne et l’équipage étaient “insuffisantes”.

Mais la Cour d’appel de Paris a ensuite jugé que l’enquête n’avait pas non plus réussi à obtenir une explication du président de la compagnie aérienne à bas prix.

Une source proche du dossier a déclaré à l’AFP que Nour a été mis en examen par un juge d’instruction le mois dernier. L’ancien dirigeant est accusé d’avoir autorisé l’équipage de l’avion à voler sans les qualifications, la formation et le temps de repos nécessaires, selon l’AFP.

Les avocats de Nour n’ont pas répondu à l’inculpation, alors que la compagnie aérienne à bas prix a depuis été liquidée.

Les familles des victimes ont salué l’inculpation après une longue bataille juridique, où l’Egypte a été critiquée pour son manque de coopération dans l’enquête.

“En 18 ans de procédure, nous avons souvent demandé que les tribunaux se penchent sur les responsabilités de l’entreprise”, a déclaré Isabelle Manson, présidente de l’association de défense des familles de victimes.

En 2019, la France a été condamnée à verser à l’association 10 000 € de dommages et intérêts pour les retards pris dans l’affaire.