Alors que la bataille des mots fait rage entre les autorités françaises et britanniques, le démantèlement des camps de migrants se poursuit.

La police française a démantelé mardi un important camp de migrants qui abritait environ un millier de personnes espérant rejoindre la Grande-Bretagne, dans un contexte de tensions entre Londres et Paris sur les traversées de la Manche.

Un nombre record de migrants a traversé la Manche dans de petites embarcations jeudi dernier – 1 185 selon les chiffres britanniques – ce que le gouvernement britannique a qualifié d'”inacceptable”.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, s’est entretenu avec son homologue britannique Priti Patel lundi, mais seulement après avoir donné une interview sans ménagement dans laquelle il a déclaré que la Grande-Bretagne devrait “cesser de nous utiliser comme un punching-ball dans sa politique intérieure”.

Mardi matin, Darmanin a annoncé que “sur ses ordres”, la police avait nettoyé un camp à Grande-Synthe, près du port de Dunkerque, qui est l’un des principaux points de départ pour la Grande-Bretagne.

“Merci aux policiers qui sont entrés en action ainsi qu’à nos personnels de sécurité dans le nord qui trouvent des abris”, a ajouté Darmanin.

La police française évacue régulièrement les camps autour de Calais et Dunkerque, offrant aux migrants qui s’y trouvent la possibilité de déposer une demande d’asile en France et de s’installer dans un abri, ce que beaucoup refusent car ils préfèrent poursuivre leur voyage vers la Grande-Bretagne.

Un collaborateur de M. Darmanin a nié à l’AFP que l’opération était liée à la conversation avec M. Patel, affirmant que l’autorisation était “prévue pour cette date” avant le coup de téléphone.

Les relations entre la France et la Grande-Bretagne sont au plus bas depuis des décennies en raison d’une foule de désaccords sur des questions allant des migrants à la pêche dans la Manche, ainsi que sur un contrat de sous-marin avec l’Australie.