La police patrouille la clôture pendant la finale de la Ligue des champions de samedi.

La police patrouille le long de la barrière lors de la finale de la Ligue des champions samedi. (Photo de THOMAS COEX / AFP)

Les commentateurs en France et dans le monde entier ont dénoncé l’approche maladroite de la police parisienne dans la gestion des foules lors de la finale de la Ligue des champions samedi soir.

Loubna Atta, une porte-parole de la police, a parlé à BFMTV dans une interview organisée à la hâte dimanche.

A l’instar du ministre de l’Intérieur du pays et de l’UEFA, elle a rejeté la faute sur les supporters.

“Beaucoup de spectateurs n’avaient pas de billets ou avaient des faux billets”, a déclaré Atta.

“Certains ont essayé d’entrer dans le Stade de France et ce sont notamment ces supporters qui ont créé une surcongestion et des mouvements de foule en faisant pression sur l’entrée.”

“L’utilisation des gaz lacrymogènes a été faite de manière contrôlée pour mettre fin aux tentatives d’intrusion et aux mouvements de foule. Nous regrettons évidemment que des familles aient été indirectement touchées”, a-t-elle poursuivi, avant d’ajouter : “il n’y a pas eu d’incident grave à déplorer”.

L’évaluation de la situation par Atta se heurte aux témoignages de supporters et de journalistes présents sur le terrain qui affirment que les fans de Liverpool ont eu un comportement impeccable.

L’ambassadeur britannique en France a demandé à l’UEFA de lancer une enquête pour “établir les faits”.

Certains politiciens en France, y compris la meneuse de revue d’extrême droite Marine Le Pen – qui se présente habituellement comme étant du côté de la police, demandent déjà une enquête parlementaire.

Mathieu Valet, un porte-parole du Syndicat indépendant des officiers de police, a déclaré que les scènes chaotiques au stade étaient “le fiasco de l’UEFA et en aucun cas le fiasco de la police”.

Il a déclaré que le personnel de sécurité privé employé par l’UEFA pour gérer l’événement n’a pas réussi à détecter les faux billets, ce qui a conduit à des embouteillages.

Des témoins estiment cependant que la question des faux billets est une fausse piste.

Un journaliste de Sky Sports qui était sur place a affirmé que la situation a dégénéré parce que la police a tiré des gaz lacrymogènes sur des dizaines de milliers de supporters de Liverpool qui n’avaient reçu que deux tourniquets pour entrer dans le stade.

Beaucoup pensent que le problème était dû à une mauvaise organisation de l’UEFA et à une police trop agressive plutôt qu’à des faux billets.

Au total, 105 personnes ont été arrêtées et 39 placées en détention samedi soir.