La France critiquée pour avoir forcé les suspects à débloquer leurs téléphones

Un avocat utilise un téléphone portable. (Photo de LOIC VENANCE / AFP)

La plus haute cour d’appel de France, la Cour de cassation, a jugé lundi qu’un code d’accès pouvait être considéré comme une “clé de décryptage” et que le refus de le remettre était passible d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison et d’une amende massive.

Le groupe de campagne Fair Trials a déclaré dans un communiqué que chacun avait le droit de ne pas s’incriminer, le décrivant comme “une garantie essentielle d’un procès équitable”.

“Forcer les gens à ouvrir leur téléphone portable menace ce droit”, a déclaré Ilze Tralmaka du groupe.

“Les gens ne devraient pas être contraints de coopérer activement à une enquête menée contre eux sous la menace d’une condamnation pénale.”

Le tribunal examinait les décisions de plusieurs tribunaux inférieurs remontant à 2019, lorsqu’un homme a été reconnu coupable de possession de cannabis mais acquitté pour avoir refusé de remettre son code de passe.

La décision a été confirmée en appel, rejetée en appel supérieur mais réaffirmée par la juridiction inférieure, qui a refusé de modifier la décision.

Les procureurs ont finalement porté l’affaire devant la plus haute cour d’appel du pays, arguant que le juge de première instance avait exclu à tort les codes de téléphone de la définition légale de “clé de décryptage”.

La Cour de Cassation a accepté et a ordonné que l’affaire soit rejugée.