Protestations alors que des chasseurs français sont placés en garde à vue pour avoir tué un ours.

Des chasseurs manifestent dans le sud de la France pour soutenir les chasseurs placés en garde à vue après avoir tué un ours (Photo de Valentine CHAPUIS / AFP)

L’enquête de police a suscité l’ire de certains habitants de l’Ariège, car le chasseur de 70 ans soupçonné d’avoir tué l’ours a déclaré avoir tiré en état de légitime défense.

“C’est intolérable de se retrouver dans cette situation. C’est l’ours qui a attaqué le chasseur, et non l’inverse”, a déclaré à l’AFP le maire de la commune, Jean-Jacques Méric, lors de la manifestation dans le village de Saint-Girons.

“La tuer était de la légitime défense”, a-t-il ajouté.

Le chasseur a été transporté dans un hôpital local après l’incident, disant avoir été mordu à la jambe par l’ourse, qui était avec ses oursons.

Cette protestation est le dernier affrontement en date entre la population locale et les autorités françaises au sujet de la réintroduction d’ours bruns dans les montagnes pyrénéennes depuis les années 1990.

Six hommes ont été placés en détention pour interrogatoire à Saint-Girons en début de semaine et deux autres ont été interpellés par la police vendredi matin.

“Nous n’avons rien contre les ours. Nous avons quelque chose contre l’État, qui devrait faire son travail”, a déclaré Méric, qui est également chasseur. “Ces détentions sont choquantes. Ils les traitent comme des criminels”.

La police dit qu’elle est obligée d’enquêter sur l’abattage d’une espèce protégée et cherche à vérifier si les chasseurs se trouvaient dans une zone autorisée en novembre dernier lorsqu’ils ont rencontré l’ours.

La mise à mort d’une espèce protégée est passible d’une peine maximale de trois ans de prison et d’une amende de 150 000 euros (170 000 dollars).

Les ours avaient presque disparu des Pyrénées lorsque la France a commencé à en importer de Slovénie, en Europe de l’Est, dans les années 1990.

Plusieurs ours ont été abattus ou empoisonnés ces dernières années, tandis que les agriculteurs manifestent fréquemment pour demander un contrôle de la population en raison des attaques sur leur bétail – pour lesquelles ils sont indemnisés par l’État.

Lorsque deux nouveaux ours ont été héliportés en 2018, les éleveurs ont bloqué des routes et dispersé des restes de moutons ensanglantés devant une mairie du Béarn pour protester.

La responsable de la région Ariège, Christine Tequi, a critiqué la “responsabilité de l’État” sur ce dernier incident.

” Cela va se reproduire. Cette fois-ci, il y a eu un blessé. La prochaine fois, il y aura un mort”, a-t-elle déclaré lors de la manifestation, appelant à la régulation de la population d’ours – estimée à une soixantaine -.

Les activistes considèrent que les ours font partie intégrante de la préservation d’un écosystème de montagne fragile, menacé par l’activité humaine et le changement climatique.