La France adopte un projet de loi visant à apporter un soutien financier supplémentaire aux travailleurs indépendants

Jean-Baptiste Lemoyne, ministre du gouvernement. (Photo de Bertrand GUAY / AFP)

Le projet de loi couvrira tous les freelances, les entrepreneurs, les indépendants et les propriétaires de petites entreprises et leur fournira une aide financière si leur entreprise est en difficulté ou fait faillite.

Il crée un statut unique pour les travailleurs indépendants qui fait la distinction entre leurs biens professionnels et personnels, tandis que – en théorie – il devient plus facile pour les indépendants d’accéder aux prestations de l’État si leur entreprise fait faillite ou est en difficulté, reconnu comme un problème croissant car de nombreuses petites entreprises ont lutté pendant la pandémie.

Un compromis convenu en commission mixte paritaire avant les votes finaux a permis au projet de loi d’être adopté à l’unanimité au Sénat et à l’Assemblée, les députés de la gauche de l’échiquier politique s’étant abstenus de voter, estimant que ses mesures étaient “insuffisantes”.

Lorsque la loi tant attendue entrera en vigueur dans environ trois mois, les biens personnels des travailleurs indépendants seront insaisissables en cas de faillite – actuellement, seule leur résidence principale est protégée.

Cependant, Marie-Christine Verdier-Jouclas, rapporteur de l’Assemblée, a mis en garde : “Il ne faut pas s’attendre à des miracles, car les créanciers les plus importants, notamment les banques, continueront à exiger des garanties spéciales sur certains actifs des entrepreneurs, y compris leurs biens personnels.”

Le ministre des petites et moyennes entreprises, Jean-Baptiste Lemoyne a déclaré : “Nous attendons des institutions bancaires qu’elles prennent toutes leurs responsabilités dans la mise en œuvre de cette réforme. Nous serons très vigilants.”

Pendant ce temps, les 800 euros par mois allocation des travailleurs indépendants (ATI) sera étendue à toute “cessation totale et définitive d’activité qui n’est pas économiquement viable”.

“Pour estimer si l’activité n’est pas viable, nous regarderons si elle présente une baisse de revenus d’au moins 30 %”, a précisé Mme Lemoyne.

Créée en 2018, l’AI est une alternative aux allocations chômage et est versée pendant six mois. Elle n’est actuellement accessible qu’aux travailleurs indépendants en redressement ou liquidation judiciaire. Le gouvernement estime que près de 30 000 travailleurs indépendants pourraient bénéficier de l’AI chaque année en vertu des nouvelles règles, contre environ 1 000 actuellement.

Selon une étude réalisée par le Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), 93% des auto-entrepreneurs considèrent qu’il est “urgent” que leurs droits sociaux soient davantage alignés sur ceux des salariés. Environ 59% souhaitent en priorité des droits au chômage et 49% une meilleure couverture des risques professionnels.

Fin janvier, le gouvernement a annoncé une aide financière supplémentaire pour certaines catégories de travailleurs indépendants touchés par la crise sanitaire.