Démission du patron des Verts français, un nouveau coup dur pour la gauche

Julien Bayou arrivant pour une réunion en juin. Julien Bayou a été accusé de harcèlement psychologique par son ex-compagne. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)

Julien Bayou, chef du parti Europe Écologie Les Verts (EELV), a déclaré dans un communiqué qu’il se retirait en raison du caractère “insoutenable” de sa fonction.

Il a nié ces allégations et a déclaré qu’il resterait député, ajoutant que cette décision ne remettait pas en cause “mon engagement actuel ou futur”.

L’écologiste a été mis sous pression la semaine dernière après que sa collègue EELV Sandrine Rousseau ait déclaré à une émission de télévision qu’elle avait rencontré l’ancienne compagne de Bayou, qui était “très déprimée”.

Bayou “a un comportement qui provoque des dépressions chez les femmes”, a affirmé Mme Rousseau.

Ces allégations explosives sont survenues dans le cadre d’un autre scandale qui a éclaté au sein du parti de gauche La France décomplexée (LFI), où un député a récemment admis avoir frappé sa femme lors d’une rupture.

Rousseau a été critiqué pour avoir publiquement sapé un collègue sur la base d’allégations concernant sa vie privée qui n’ont pas été signalées à la police.

Bayou l’a qualifié de “Kafka sur les réseaux sociaux”, ajoutant qu’il avait “été accusé de choses qui n’ont pas été déclarées (à moi), et dont les accusateurs disent qu’elles ne sont pas punissables comme un crime.”

Un comité interne d’EELV qui enquête sur les violences sexistes ou sexuelles a commencé à enquêter sur Bayou en juillet.

À l’époque, il a déclaré qu’il traversait une “rupture qui inclut des menaces à peine dissimulées à mon égard et une forme de manipulation que je ne peux que condamner.”

Après des années dans le désert politique, les partis de gauche français se regroupent dans une coalition dite “Nupes” pour les élections législatives de juin.

L’alliance a suscité l’espoir qu’ils pourraient servir d’opposition unie à l’alliance centriste au pouvoir du président Emmanuel Macron, mais elle a eu du mal à maintenir un front commun.

Le chef du parti communiste Fabien Roussel a rompu publiquement les rangs avec ses partenaires à la mi-septembre, lorsqu’il a déclaré que la gauche “doit défendre la notion de travail, et ne pas être la gauche des avantages et de la sécurité sociale.”

Rousseau a répondu que “le travail était une valeur de droite”, ajoutant que les gens avaient “le droit d’être paresseux” et que la gauche devait se concentrer sur la réduction de la durée du travail hebdomadaire.

Les allégations de harcèlement et d’agression sont légion dans la politique française, faisant régulièrement surface depuis le début du mouvement #MeToo contre les violences sexuelles en 2017.

En juillet, Damien Abad, un homme de droite qui avait été nommé ministre dans le gouvernement centriste fraîchement installé par Macron, a été contraint de démissionner à la suite d’allégations de viol.